À l’orée de la période de chaleur (pointe) pendant laquelle la demande en électricité est très forte, la Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL), affûte ses armes pour répondre aux besoins de la population. Elle a organisé, du 18 au 19 mars 2023 à Koudougou, dans le Centre-Ouest du Burkina Faso, un atelier d’échanges avec les hommes de médias sur la gestion de cette période critique.
Par Daouda Kiekieta
De la production à la commercialisation en passant par le transport et la distribution, l’énergie électrique reste une denrée précieuse au Burkina Faso.
À l’orée de la période de forte demande, appelée période de pointe, la nationale de l’électricité met les bouchés doubles pour maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande.
Les plus hauts responsables de la Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL) ont voulu jouer le jeu de transparence dans la gestion de la « pointe 2023 ».
Ainsi, les hommes médias et les leaders d’organisation de la société civile ont pu s’imprégner des réalités de cette société d’État. En effet, la SONABEL a réuni ces acteurs lors d’un atelier organisé les 18 et 19 mars 2023 à Koudougou, appelée la Cité du Cavalier rouge, ville située à une centaine de km à l’ouest de Ouagadougou, la capitale du Burkina.
Selon M. Aristide Ouédraogo, directeur du Transport et des mouvements d’énergie de la SONABEL, « la période de pointe est la période de l’année au cours se laquelle il y a une forte consommation d’énergie électrique sur le réseau de distribution. »
« Il est bon que nous puissions communiquer en cette période de la gestion de pointe que nous allons bientôt aborder. Il est important que la clientèle soit la plus informée » a déclaré M. Oukana Ganou, secrétaire général de la SONABEL, représentant le directeur général.
En effet, la chaleur augmente les contraintes thermiques des équipements de production, de transport et de distribution de l’énergie électrique.
Ce qui peut conduire souvent à des coupures planifiées pour la maintenance du réseau de distribution ou pour le raccordement de nouveaux clients a expliqué M. Abdoulaye Zongo, directeur de la distribution de la SONABEL.
Selon lui, les besoins pour cette période de pointe 2023 sont estimés à 510 mégawatts dans la journée et à 495 mégawatts dans la nuit.
« Il n’est pas prévu un plan de délestage, mais une indisponibilité fortuite d’un ouvrage pourrait entraîner des perturbations. » a indiqué M. Zongo.
Des équipes de dépannage à pied d’œuvre
Pour faire face aux éventuelles contraintes liées à cette période, toutes les dispositions semblent être prises. « Ce n’est pas maintenant que nous avons commencé à nous y préparer. Il y a des entretiens qui ont commencé depuis plusieurs mois au niveau de nos centrales, de nos lignes de transport et de distribution. Tout cela pour être dans une bonne situation pour alimenter notre clientèle » a rassuré M. Oukana Ganou, secrétaire général de la SONABEL.
En outre, 16 équipes de dépannage sont disponibles à Ouagadougou pour réparer les éventuelles défaillances électriques, à toutes les heures, soutient le directeur de la distribution, M. Abdoulaye Zongo.
Cependant, M. Zongo a déploré des actes de vandalisme ayant provoqué des perturbations sur les lignes de distribution. Parmi ces actes, il cite le piochage des câbles électriques enfouis dans le sol.
« De décembre jusqu’à février, 90% des coupures sont liées aux piochages des câbles de la SONABEL » malgré les dispositifs d’avertissement et de protection de ces câbles a regretté M. Abdoulaye Zongo.
Les consommateurs invités à faire preuve d’économie d’énergie
Face aux enjeux liés à la gestion de la pointe, le secrétaire général de la SONABEL a invité les consommateurs à faire preuve de gestion rationnelle de l’énergie, car « l’énergie est une denrée rare ».
« Nous invitons la clientèle à faire preuve d’économie d’énergie. Lorsque vous êtes dans une salle éclairée et que vous devez la quitter, il faut songer à éteindre les appareils branchés comme la lumière, le climatiseur » a lancé M. Ganou à l’endroit des consommateurs.
Le Burkina Faso est un gros importateur d’énergie électrique. En 2022, le pays a importé 60% de son énergie du Ghana et de la Côte d’Ivoire, soit 220 MW selon M. Aristide Ouédraogo, directeur des transports et mouvements d’énergie de la SONABEL.
Dans la même période, la production nationale de l’énergie par les centrales thermiques à moteur diesel, les centrales hydroélectriques et les centrales photovoltaïques a coûté plus de 73 milliards de F.CFA à la SONABEL, selon son directeur de production, M. Hamidou Sawadogo.
Pour l’année 2023, la nationale d’électricité entend importer 80 MW de la Côte d’Ivoire et 165 MW du Ghana, tous des pays limitrophes du Burkina Faso, selon toujours les responsables de la SONABEL. Cela représente une hausse de 25 MW par rapport aux importations de l’année dernière.
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