Le ministre de l’Environnement, Roger Baro était devant l’Assemblée Législative de Transition (ALT) ce vendredi 21 juillet 2023 pour répondre aux questions relatives à la mise en œuvre de la loi sur l’interdiction des emballages et sachets plastiques non biodégradables au Burkina Faso.
Par Daouda Kiekieta
Quel bilan et perspectives de l’application de la loi n°17-2014/AN portant interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation et de la distribution des emballages et sachets plastiques non biodégradables ?
Plus de neuf ans après la mise en œuvre de cette loi, le ministère de l’Environnement, Roger Baro est appelé à répondre devant l’Assemblée Législative de Transition (ALT) du Burkina Faso.
Selon les auteurs de cette question, Sié François d’Assise Coulibaly et Nemata Brigitte Zoungrana l’adoption de cette loi n’a produit aucun effet.
« Pour preuve, les marchés, les abords des routes, les champs ainsi que les espaces verts de nos villes sont inondés de sachets plastiques non biodégradables » déclare Sié François d’Assise déplorant les problèmes sanitaires et environnementaux que causent ces sachets plastiques.
À ces préoccupations, le ministre de l’Environnement Roger Baro répond que le gouvernement a déployé une batterie de mesures pour l’application de cette loi. Ainsi, il est fait application d’un taux de 5% sur la valeur ajoutée de l’importation et la fabrication des sachets plastiques biodégradables.
« Pour la quantité de sachets plastiques importée, nous avons autorisé 120 000 tonnes de sachets plastiques en 2021», a expliqué le ministre Baro à la représentation nationale.
L’institution de cette taxe a permis de collecter 800 millions de FCFA en 2022 et plus d’un milliard en mai 2023. 80% de ces sommes sont utilisés pour financer les activités de collecte, de tri et de recyclage des sachets plastiques à travers le Fonds d’intervention pour l’environnement (FIF).
En ce qui concerne la valorisation des déchets plastiques, 5 centres de traitement et de valorisation d’une capacité de 2 à 5 tonnes de déchets par jour. Le ministère possède également cinq appareils pour le test des emballages et sachets plastiques importés.
Malgré ces efforts, le ministère note des difficultés qui entravent l’atteinte des objectifs en matière d’élimination des sachets plastiques.
Il s’agit entre autres de la faible implication des collectivités et des municipalités dans la mise en œuvre de la loi, le coût élevé des appareils de tests, l’impossibilité de distinguer les sachets plastiques non-biodégradables à vue d’œil et la porosité des frontières occasionnant l’importation frauduleuse des emballages plastiques.
En perspective, le chef de département en charge de l’Environnement a annoncé un appel à projets d’une enveloppe de 750 millions de FCFA pour la valorisation des sachets plastiques et le développement des alternatives en plastique.
« Nous avons réservé une bonne partie pour les alternatives aux sachets plastiques », soutient le ministre de l’Environnement. Il est prévu la révision de la loi en vigueur et le renforcement des capacités des unités de recyclage et de valorisation des déchets plastiques.
La loi sur l’interdiction des emballages et sachets plastiques non-biodégradables a été adoptée en 2014. Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), sur plus de 400 millions de tonnes de sachets plastiques produits chaque année dans le monde, seuls 10% sont recyclés.