Le Cadre de réflexion et d’action pour le développement durable (CREDD) a appelé ce samedi 4 novembre 2023 à la «levée immédiate des sanctions » imposées au Niger par la CEDEAO. C’était au cours d’une conférence de presse tenue ce samedi à Ouagadougou sur la situation nationale et celle du Niger.
Par Daouda Kiekieta
Les sanctions économiques et financières imposées par la Communauté Économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) contre le Niger suite au coup d’Etat du 26 juillet 2023 continue de susciter l’indignation des organisations de la société civile.
Au Burkina Faso, le Cadre de réflexion et d’action pour le développement durable (CREDD) a appelé ce samedi à la levée immédiate de ces «sanctions imposées de façon arbitraire aux populations innocentes nigériennes et celles du Mali et du Burkina indirectement affectées ».
Selon le président du CREDD Pato Dondassé, face à la situation que vit le Niger actuellement, «le dialogue doit être de mise au-delà de toute émotion et esprits partisans ».
«En tant qu’organisation d’intégration, la CEDEAO doit être un outil par excellence de dialogue et de renforcement de la cohésion entre les peuples des Etats membres» indique Pato Dondassé.
«Le CREDD félicite les autorités du Burkina Faso et du Mali pour les élans de solidarité manifestés à l’endroit du Niger et les invite à se saisir de l’opportunité qui est donnée aux trois pays de se mettre enfin ensemble comme un seul Etat pour enrayer l’hydre terroriste qui menace sérieusement leur existence» ajoute-t-il.
Sur la question de l’intervention militaire brandie par la CEDEAO aux premières heures du coup d’Etat, le cadre estime que cela relève d’un manque de leadership de l’instance sous régionale, qui, selon lui, se détourne de sa mission principale qui est l’intégration économique des Etats.
«Il y a nécessité de refonder totalement l’institution en ayant pour principes : l’indépendance de l’organisation face aux intérêts géostratégiques de puissances internationales, et la mainmise des chefs d’Etat et l’indépendance vis-à-vis des influences extérieures avec un financement assuré à 100% par les Etats membres» suggèrent Pato Dondassé et ses camarades.
La liberté d’exister est la mère des libertés, selon le CREDD
Sur le plan national, le cadre a lancé un appel à l’union sacrée des Burkinabè pour parvenir à la restauration de l’intégrité territoriale du Burkina.
Pato Dondassé a relevé que le climat sociopolitique national montre des foyers de tension visiblement croissante qui donneraient l’impression d’être savamment entretenus par certaines mains invisibles.
«Le CREDD se pose la question sur une prise de conscience réelle des Burkinabè face à la menace de l’existence même du Burkina Faso en tant qu’Etat. La mère de toutes les libertés est la liberté d’exister » rappelle-t-il,
Il invite l’ensemble des Burkinabè à se mobiliser dernière les forces de défense et de sécurité et les volontés pour la défense de la partie pour faire échec au terrorisme.
A l’endroit les autorités de la Transition, le CREDD leur rappelle leur responsabilité à rassembler toutes les populations sans exception. «Cela ne veut pas dire qu’il faut permettre à certaines parties de la population de se manifester et d’empêcher d’autres. Il faut traiter tous les Burkinabè sur un pied d’égalité » exhorte-t-il.