Avec le procureur du Faso près le Tribunal de grande instance Ouaga I, Blaise Bazié, la prison ne suffit plus pour les délinquants économiques. Il prévoit de frapper désormais au portefeuille des auteurs présumés. C’est ce qu’il a fait savoir lors d’une conférence de presse, le 8 novembre 2024 à Ouagadougou, sur le détournement de deniers publics au ministère en charge de l’Action humanitaire.
Par Nicolas Bazié
Après son installation comme Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga I, Blaise Bazié, promet de frapper fort dans les actions qui vont être menées contre les «délinquants économiques».
« Je viens de prendre service et j’ai dit à l’ensemble de mes officiers de police judiciaire (Police et Gendarmerie nationales) que je mets l’accent véritablement sur le recouvrement », a d’emblée fait savoir le procureur du Faso près le Tribunal de grande instance Ouaga I. Ce qui peut se solder par une saisie des biens meubles et immeubles des mis en cause.
Le patron du TGI semble convaincu que « quand on vole, c’est pour en profiter, quand on détourne c’est pour s’enrichir personnellement». Et, dans le cas d’espèce, le procureur trouve que « la seule prison ne suffit pas» pour ces personnes.
« Ce qui fait mal à quelqu’un qui vole, détourne et escroque, poursuit-il, c’est de toucher sa poche». « Il faut frapper dans le portefeuille», soutient le procureur Bazié qui explique que c’est pour cette raison ses OPJ mettent l’accent sur les enquêtes de patrimoine.
«Pas seulement sur les auteurs, mais sur toute autre personne qui a collaboré, qui a prêté son nom. Il y a des gens, dont des membres de familles, qu’on utilise en couverture pour blanchir», indique le Procureur du Faso.
Selon lui, certains diront que c’est la force que l’on fait, mais, insiste-il, « si la personne a participé indirectement, nous n’allons pas laisser des gens s’enrichir sur le dos de l’État». Bien au contraire !
Le Procureur du Faso près le TGI Ouaga I dit avoir instruit et a insisté « sur le recouvrement d’abord, ensuite l’emprisonnement» mais, l’un n’exclut pas l’autre, fait-il comprendre.