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Burkina Faso : « Enrôlement forcé de Boukaré Ouédraogo» IB va-t-il entendre les critiques des organisations civiles?

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Depuis le séjour du Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré à Kaya, dans la région du Centre-Nord du Burkina le 23 mars 2023, des organisations de la société civile comme le CISC et le MBDHP interpellent le chef de l’Etat sur sa methode d’enrôler Boukaré Ouédraogo dans les rangs des volontaires de défense pour la patrie (VDP).

Par Daouda Kiekieta

Après le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) , c’est autour du Mouvement Burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) section Sanmatenga qui monte au créneau pour dénoncer l’enrôlement forcé de Boukaré Ouédraogo, ordonné par le président Ibrahim Traoré.

Si les partisans ou sympathisants du président Traoré applaudissent sa méthode utilisée, dans la société civile, l’on craint un basculement vers un régime d’exception voire dictatoriale.

Ces «enrôlements» forcés au rang des volontaires pour la défense de la patrie (VDP) ont commencé le 23 mars 2023 lorsque le capitaine Traoré affirmait avoir ordonné l’embarquement de M. Boukaré Ouédraogo, Président du mouvement « Appel de Kaya».

Selon les termes du capitaine Traoré, M. Boukaré Ouédraogo aurait tenu des propos qui ont mis en danger la vie des forces de défense et de sécurité engagées dans la lutte contre le terrorisme. « Immédiatement, j’ai ordonné son embarquement» avait déclaré le capitaine Traoré.

Ainsi, le 24 mars dernier, le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) s’est indigné de l’arrestation du président du mouvement « Appel de Kaya», M. Boukaré Ouédraogo.

« Ce dernier a été enlevé de force et embarqué pour une destination inconnue malgré son handicap visuel » alertait le CISC, exigeant la libération immédiate de l’intéressé.

Le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) section Sanmatenga (province dans laquelle Boukaré Ouédraogo a été enrôlé) a condamné cet « enrôlement forcé » de M. Boukaré Ouédraogo et appelé « instamment à sa libération » .

Depuis sa prise de pouvoir le 30 septembre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré n’a cessé de dénoncer l’insouciance de certaines personnes vis-à-vis de la situation sécuritaire très  difficile.

Au-delà de cette volonté affichée, ces actions « d’enrôlements forcés » que certains qualifient de « restrictions des libertés d’expression » font surgir des interrogations, notamment celle de l’avenir de la liberté d’expression dans un pays très éprouvé par l’insécurité.

Déjà, des analystes voient dans ces actes une volonté des autorités burkinabè de réprimer les leaders d’opinions plus critiques de la gestion actuelle de la situation sécuritaire.

Quant à ceux qui clament haut et fort leur soutien à la transition, ils semblent être à l’abri de tout enrôlement forcé.

A cette allure, le capitaine Traoré et son pouvoir ne vont-ils pas finir par diviser les Burkinabè et donner raison à ceux qui alertent sur le retour de la dictature ? Jusqu’où iront le capitaine Traoré et son gouvernement ?

lire aussi: Recrutement/VDP : Formalités allégées pour faciliter l’enrôlement d’un grand nombre de Burkinabè

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