Une semaine après le drame survenu à Nouna chef-lieu de la province de la Kossi (Région de la Boucle de Mouhoun) ayant causé la mort officiellement de 28 personnes, le Mouvement Burkinabè de Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP) dénonce les exécutions sommaires et extrajudiciaires dans le pays.
Par Adrien Djiguemdé (stagiaire)
Le mouvement burkinabè des droit de l’Homme et des peuples (MBDHP) « condamne fermement l’attaque subie par la confrérie des Dozos ainsi que les tueries qui s’en sont suivies » dans la nuit du 29 au 30 décembre à Nouna.
Selon le MBDHP « Les premiers éléments recueillis suite aux tueries de Nouna indiquent que les suppliciés ont été froidement abattus chez eux parce que soupçonnés, sans éléments de preuve tangibles, d’être de mèche avec des groupes armés terroristes ».
Le mouvement burkinabè des droits de l’Homme exprime aussi son mécontentement quant à l’attitude des Forces de Défense et de Sécurité qui seraient restées » inactives pendant les évènements ».
Le MBDHP insiste sur le fait que « ces tueries aveugles et autres exécutions sommaires extrajudiciaires ont contribué à plonger notre pays (le Burkina Faso, ndlr) dans un cycle infernal de violences qui ont pris un caractère ethnique. Toute chose qui conduit le pays dans des affres d’une guerre civile dont les ravages sont perceptibles dans nombre de localités du pays ».
Le mouvement ajoute que: « les abus ont connu une hausse inquiétante depuis le mois d’octobre 2022 (depuis l’arrivée au pouvoir du Capitaine Ibrahim Traoré, ndlr) avec à la clé, des dizaines de cas d’enlèvements suivis d’exécutions ou de disparitions forcées signalées au MBDHP et notifiées aux autorités politiques et judiciaires ».
«Le MBDHP et bien d’autres organisations n’ont eu de cesse d’interpeller les régimes politiques successifs du Burkina Faso (MPP, MPSR-1, MPSR-2) sur le caractère contreproductif, inutile et dangereux des exécutions sommaires et extrajudiciaires ainsi que des disparitions forcées et autres arrestations et détentions arbitraires. » affirme le MBDHP.
De l’avis du MBDHP ces interpellations n’ont pas reçu d’écho favorable. Pourtant « au cours de ces dernières années, plus d’une centaine de saisines et de plaintes de victimes et de leurs ayant droits ont été déposés dans plusieurs juridictions du pays dont le tribunal militaire de Ouagadougou », dénonce-i-il.
Le mouvement dirigé par Chysogone Zougmoré appelle donc les autorités judiciaires à jouer pleinement leur rôle.