Lors d’une conférence de presse tenue le 13 juillet 2023, le secrétaire général du ministère des Mines, Jean Baptiste Kaboré a été formel: L’exploitation artisanale de l’or favorise la propagation du terrorisme au Burkina Faso. C’était à l’occasion de l’annonce de la 2e édition de la Journée de l’artisan minier.
Par Nicolas Bazié
Lorsqu’il a été question de savoir l’impact de l’orpaillage dans un contexte de crise sécuritaire au Burkina, la réponse du secrétaire général du ministère des Mines Jean Baptiste Kaboré est sans équivoque: « Des études nous révèlent que les sites d’or artisanaux sont des nids pour les terroristes.»
Les sites d’orpaillage contribuent à alimenter les activités des groupes armés terroristes, a dit M. Jean Baptiste. Selon lui, « les terroristes peuvent y trouver des ressources humaines comme financières ».
L’exploitation minière artisanale est d’une importance capitale pour l’économie nationale et, selon M. Kaboré, l’État doit nécessairement encadrer ce secteur. « Il y a une fuite non maîtrisée de près de 10 tonnes d’or qui ne suit pas le canal officiel » révèle le secrétaire général du ministère.
C’est pourquoi le Burkina Faso gagnerait plus, en amenant les exploitants artisanaux « à se formaliser » pour réduire les pertes.
« Il y a des pertes qui ne sont pas chiffrables. Par exemple, il y a des impacts dû au fait de l’exploitation artisanale comme la déforestation, la pollution, les éboulements qui causent des pertes en vie humaine », soutient-il.
Convaincues que les sites d’orpaillage constituent l’une des sources de financement des terroristes, des autorités régionales ont décidé de la fermeture de plusieurs sites.
C’est ainsi qu’en janvier 2023, dans un arrêté, le gouverneur de la région du Centre-Est d’alors, avait demandé la fermeture des sites d’exploitation artisanale d’or. Les communes de Bittou, Zabré, Zoaga, Niagho, Komloéga, Ouargaye, Lalgaye, Soudougi et Dialgaye étaient concernées par cette décision.
En février 2023, le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun avait aussi intimé l’ordre aux orpailleurs de 42 sites d’exploitation artisanale d’or de quitter les lieux.
Dans la région de l’Est du pays, en avril 2023, les orpailleurs ont été invités à stopper toute activité d’orpaillage, dans un délai de 72 heures sous peine de désagréments et de préjudices judiciaires.
Des fermetures que l’expert burkinabè en sécurité, Mahamoudou Sawadogo avait redoutées dans un article de Libreinfo.net et qui date d’août 2022.
« Ce n’est pas la fermeture des mines qui va résoudre le problème» avait-il dit, poursuivant que « bien au contraire, elle va accentuer le problème parce que nous ne contrôlons pas ces mines. Le mieux, c’est de faire en sorte qu’elles soient sous notre contrôle».