Ce lundi 30 septembre 2024 à la tribune Nations Unies, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’Extérieur, représentant le Burkina, Karamoko Jean Marie Traoré, a invité les États membres à donner corps et vie à leurs discours à travers des actes concrets. C’était dans son discours à la 79e Assemblée Générale des Nations Unies.
D’entrée de jeu, le ministre Karamoko Jean Marie Traoré, au nom du gouvernement burkinabè, a apprécié l’accompagnement du système des Nations Unies et de ses partenaires sur le terrain en soutien aux efforts du Burkina.
Par la suite, il a pris l’opinion internationale en témoin qu’au « Sahel, souffle un vent de renouveau et d’espoir suscité par l’avènement de la Confédération AES (Ndlr, Alliance des Etats du Sahel). Le Burkina demeure convaincu que cette nouvelle communauté sous régionale d’intégration, qui n’est dirigée contre aucun pays et aucun peuple, peut contribuer, en collaboration avec des partenaires sincères, dans une démarche dépouillée de toute hypocrisie, à la lutte contre le terrorisme et l’insécurité au Sahel.»
Évoquant la 79e Assemblée générale de l’ONU, le ministre Traoré a salué le choix du thème tout en invitant les participants à passer à l’action car « il ne s’agit plus véritablement de réfléchir sur quoi faire ou que faire. »
Selon le chef de la diplomatie burkinabè, « nous devons aller au-delà des mots pour enfin agir en faveur d’un monde plus juste, débarrassé des préjugés et des stéréotypes qui tendent à reléguer certains peuples ou certaines parties de la planète au second plan, condamnés à attendre dans les geôles de l’isolement et du mépris une aide potentielle à la merci et au gré de puissances qui prétendent être les seules à pouvoir indiquer la marche et le rythme imprimés aux autres. »
En ce qui concerne l’ONU elle-même, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’Extérieur a insisté sur la nécessité de recentrer les efforts de l’organisation sur ses objectifs fondamentaux.
Pour le patron de la diplomatie burkinabè,« cette urgence et cette nécessité absolue de co-construire et d’agir en faveur d’un monde plus juste trouvent toute leur pertinence dans le contexte actuel où notre monde est dominé par des crises persistantes, des conflits complexes ainsi qu’une gouvernance économique inégalitaire qui accentue la fracture entre les États, les clivages entre les peuples, avec pour corollaire les tragédies humaines ».
Le représentant du Burkina explique que «cette configuration désastreuse est la résultante d’un multilatéralisme à la croisée des chemins, un multilatéralisme essoufflé, dont la réputation a maintes fois été écornée par les actions partisanes et prédatrices de certains États membres qui se sont érigés en maîtres du monde et qui ont fait de la soumission et de l’exploitation d’autres États la ligne directrice de leur politique extérieure». Ainsi, dit-il, « il faut s’en inquiéter à juste titre, car il y va de l’harmonie et de la cohésion de notre monde. »
Et c’est pourquoi «le Burkina Faso saisit cette tribune pour en appeler à la raison et à la sagesse de tous, notamment les puissances de notre planète, afin qu’il soit privilégié une gouvernance mondiale inclusive, débarrassée des visions hégémoniques », a conclu le ministre Traoré.