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Burkina Faso : des leaders d’organisations de défense des droits humains disent craindre pour leur vie

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Le 24 janvier 2022, l’armée du Burkina Faso prenait le destin du pays en main en raccourcissant le pouvoir démocratiquement élu (MPP) par le biais du lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogao Damiba sous prétexte de l’enlisement de la situation sécuritaire. Son pouvoir a été écourté par un autre coup d’Etat du capitaine Ibrahim Traoré le 30 septembre 2022.

Par La Rédaction 

Une chose est sûre, depuis ces deux avènements la liberté d’expression est devenue un trésor convoité par tous. De l’arrestation de Ollo Mathias Kambou alias Kamao, militant des organisations de la société civile aux « loubards de la rue », en passant par les appels à la violence sous le régime actuel on peut affirmer que la liberté d’expression est parfois mise en cause.

Donner son avis sur la situation sécuritaire du Burkina relève souvent d’un grand courage. Et ce n’est pas ce leader d’opinion Al Hassan Barry, par ailleurs président de l’association Gournam Survie pour la promotion des droits des enfants exclus et marginalisés et membre de plusieurs OSC de défense des droits humains et de la citoyenneté dont par exemple le collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) qui dira le contraire.

Celui-ci indique qu’il à quitté son lieu de résidence habituel de Ouagadougou pour d’autres villes de l’intérieur du pays et de la sous-région pour ses prises de positions répétées pour préserver son droit à la vie.

Eh oui ! L’attitude du pouvoir du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) vis-à-vis de la liberté d’expression et de la presse devient de plus en plus inquiétant pour des leaders d’opinion et même des organisations professionnelles de la presse.

Certains leaders d’opinion nationale ont fait l’objet de menaces de morts sur les réseaux sociaux. La justice a condamné plusieurs auteurs de ces menaces mais il n’est toujours pas rare de constater des prises de positions violentes dans des médias ou sur les réseaux sociaux.

On se rappelle de la fameuse « liste noire » dont faisait cas le journaliste de la télévision 3tv Bernard Bougma qui aurait été alerté par des proches. Un autre leader de la société civile, le jeune Serges Bayala a payé les frais avec sa voiture totalement endommagé.

C’est aussi le cas de Al-Hassane Barry qui a été pourchassé la nuit du 27 au 28 septembre 2022 avant la chute de Paul-Henry Damiba le 30 septembre 2022, qui aujourd’hui a dû quitter la ville pour sauver sa peau. Selon les dires de celui-ci, depuis la prise du pouvoir du MPSR, pour ses prises de positions plusieurs tentatives de menaces, de poursuites et même de meurtres lui ont été proférés.

Des actions à répétition soit en pleine circulation ou souvent traqué jusqu’à son domicile. «Comme si cela ne suffisait pas, c’est au tour de la Brigade de lutte contre la Cybercriminalité de me convoquer le 27 mai 2022 pour me voire confisquer mon téléphone dont on n’arrive toujours pas à me restituer jusqu’à l’heure », s’indigne Al Hassan Barry.

Selon son témoignage, ce harcèlement s’est même poursuivi avec l’arrivée du MPSR 2 qui n’a pas non plus fléchi le genou. « A un moment donné les nouveaux patrons ont fait circuler des vidéos disant que je suis à Bobo Dioulasso pour préparer une mobilisation pendant que j’étais assis à Ouagadougou.

«A la suite de ces vidéos, ils ont juré de me faire la peau par tous les moyens nécessaires. A Ouagadougou même quand je sors pour la ville je n’ai pas l’esprit tranquille. Je me dis qu’à tout moment ils peuvent revenir à la charge. Des gens me disent ouvertement en circulation c’est toi qui sais parler non ? Ok tu vas voir », a fait savoir celui-là même qui a fini par s’éloigner de sa famille.

Au-delà de toutes ces actions, Al Hassan Barry déplore également des différents appels à la violence sur sa personne et sur tous leaders d’opinion d’ailleurs. Des appels qui selon lui sont dus au fait que lui et bien d’autres refusent de fermer les yeux sur les différentes « exactions des milices, Koglweogo » reconvertis en Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) et d’autres dérives dans les zones à fort défi sécuritaire.

www.libreinfo.net

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