Les travaux des assises nationales ont débuté le 14 octobre 2022 à Ouagadougou. Des manifestants sont venus nombreux devant la salle des conférences de Ouaga 2000 pour exiger la désignation du capitaine Ibrahim Traoré comme président de la Transition.
Par Nicolas Bazié
Avant l’ouverture des assises nationales, on apercevait déjà une forte mobilisation des forces vives composées d’acteurs de la vie socio-économique et politique du pays se diriger vers la grande salle des conférences de Ouaga 2000 placée sous haute surveillance sécuritaire.
Des leaders politiques comme Zéphirin Diabré président de l’UPC (Union pour progrès et le changement), Eddie Komboïgo président du CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès) et ex chef de file de l’opposition et Clément Sawadogo (membre du MPP et ancien ministre sous Roc Kaboré) ont fait le déplacement pour assister à cet important événement.
C’est le capitaine Marcel Meda, représentant le chef de l’État, Ibrahim Traoré qui préside l’ouverture officielle des travaux des assises nationales, pour l’adoption de la charte de la Transition.
« Le chef de l’État voudrait que ce processus, qui sera entamé à l’issue de ces assises, soit non seulement inclusif, mais aussi et surtout conforme aux aspirations profondes de notre peuple» a dit le capitaine Meda.
Des manifestants veulent le capitaine Ibrahim Traoré comme président de la Transition
Dehors, une foule immense est bien visible. Composés en majorité de jeunes, ces manifestants à l’aide des porte-voix demandent que capitaine Ibrahim Traoré soit désigné comme président de la Transition. Ils demandent également la coopération du Burkina avec la Russie. Un manifestant lance: «Si Ibrahim Traoré n’est pas porté à la tête du pays, nous ne bougerons pas d’ici ».
Des drapeaux russes brandis par des manifestants
Mahamadi Sawadogo, coordonnateur de l’Amitié Burkina Russie soutient: « Nous souhaitons que la Russie vienne parce que cela fait plus de 100 ans que nous avons été colonisés par la France. Notre collaboration avec la France est un échec ».
Des agents de sécurité ont exigé que le drapeau russe, planté par les manifestants devant la salle soit retiré. Chose que les manifestants ne veulent pas de bonne oreille. Malgré cela, des personnes se sont regroupées à l’entrée de la salle avec les drapeaux russe et burkinabè, scandant : « A bas la France», « A bas la CEDEAO», «Nous voulons la Russie, vive la Russie »

Face à l’augmentation considérable du nombre de manifestants ce 14 octobre, plusieurs pickups pleins de FDS sont venus renforcer le dispositif sécuritaire déjà important depuis le matin.
Jusque là, FDS et manifestants semblent se comprendre. «Mobilisez-vous dans la discipline », lance un FDS à un manifestant visiblement sur ses nerfs.
Des jeunes parmi les manifestants ont érigé des barrières devant la salle des conférences de Ouaga 2000 pour empêcher les autres de perturber les assises nationales.
Parmi les manifestants venus soutenir le capitaine Ibrahim Traoré, on distingue les groupes auto-défenses dénommé Kolgwego qui soutiennent le capitaine Ibrahim Traoré. Ces Kolgwego, bien qu’ils soient représentés dans les assises, ont déjà fait leur choix.
«S’ils choisissent une autre personne à part lui (capitaine Ibrahim Traoré ndlr) nous ne serons pas d’accord », a indiqué Issa Diallo, chef des éperviers (chargés de mener les opérations sur le terrain) des Kolgwego du quartier Nagrin, qui ajoute que « même s’il (Ibrahim Traoré) prend le pouvoir et rencontrer par la suite de difficultés, nous allons l’accompagner ».

«Nous les femmes, nous n’allons pas accepter une autre personne à part lui. Nous sommes prêts à l’aider à combattre le terrorisme », soutient une femme Kolgwego du quartier Signonguin, qui a requis l’anonymat.
Selon ces Kolgwego, un message a été transmis à leur représentants aux assises nationales : « Ibrahim Traoré ou rien».