Depuis 2014, Iron Biby porte le drapeau du Burkina Faso au sommet de l’haltérophilie mondiale. A 29 ans, l’athlète burkinabè est au sommet de son art, mais semble déjà penser à la relève. Et si le Burkina veut continuer à garder le flambeau, il faudrait suivre ce chemin.
Par Marcel Ye
Depuis Dramane Nabaloum dit Boum-Boum de 1992 à 1999, aucun burkinabè n’avait réussi à dominer un sport individuel au niveau mondial pendant aussi longtemps. Aujourd’hui, grâce à Iron Biby (l’homme en fer), le Burkina Faso trône au classement de l’haltérophile mondiale. Champion du monde Junior en 2014 et champion du monde senior depuis 2016 avec de multiples records sur les épaules.
Mais l’haltérophilie est une discipline difficile à pratiquer pendant de longues années. Une carrière dans le haut niveau international excède rarement les dix ans. Autrement dit, Iron Biby est au sommet de son art et dans cinq années ou peut-être moins, notre champion du monde ne pourra plus empiler les records, même si le souhait commun de tous les Burkinabè est de le voir briller encore longtemps.
Si le Burkina Faso ne veut pas perdre ce statut chèrement acquis par le volontarisme de son puissant athlète, il faudrait penser à la relève. Ou alors le Pays des « Hommes Intègres » risque de se faire longtemps oublier sur la scène internationale après la retraite de son « homme en fer » à l’image de ce qui est arrivé en boxe avec la retraite de Dramane Nabaloum dit Boum-Boum.
D’ailleurs, le champion du monde a pris le devant des choses. Cheick Ahmed Sanou dit Iron Biby organise chaque année une compétition à Bobo Dioulasso sa ville natale, pour détecter des talents en vue justement de préparer la relève. Cette initiative noble et salutaire, est un chemin que le champion du monde montre aux autorités sportives du Burkina et il faut l’emprunter.
Si de telles initiatives ne sont pas vulgarisées, de nombreux Iron Biby resteront dans l’ombre. A titre d’exemple, le champion du monde burkinabè ne s’était jamais donné des ambitions haltérophiles jusqu’à l’âge de 19 ans. Et s’il ne s’était pas essayé à la levée des poids, Cheick Ahmed Sanou n’aurait jamais découvert le potentiel qui est en lui et ne serait jamais reconnu comme l’homme le plus fort du monde.
Les autorités burkinabè doivent suivre le chemin tracé par le champion du monde. Les Directions Provinciales des Sports devraient organiser annuellement un challenge provincial destiné à désigner l’homme le plus fort de chaque province.
Un challenge régional regroupant le meilleur de chaque province permettra de désigner le plus fort de chaque région. Enfin, les champions par région viendraient participer au grand challenge national d’où sortirait l’homme le plus fort du Burkina Faso, avec en prime un stage en Europe ou aux USA. Le Burkina Faso a de beaux jours avec l’expérience de Iron Biby en Haltérophilie. Il faut savoir capitaliser cette expérience pendant qu’il est temps.
Ce serait le plus bel hommage à l’œuvre de l’unique burkinabè qui porte son nom dans le Livre des Records Guiness, surtout si ce grand challenge national portait le nom de notre champion du monde.
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