L’incendie de la voiture de l’activiste Serge Bayala continue de susciter des réactions. Ce 23 août 2022, le mouvement Balai Citoyen a dit dénoncer « avec force cet acte de déchainement de violence inouïe », contre le secrétaire général du mouvement « Deux heures pour nous, deux heures pour Kamita ».
Par Nicolas Bazié
Serge Bayala a « subi le courroux d’individus sans foi ni loi », déclare le Balai citoyen dans une note publiée ce 23 août. « A l’aide d’armes blanches, d’essence et d’autres objets inflammables, ces criminels ont littéralement incendié sa voiture devant son domicile, sans autre forme de procès », confie le mouvement dans le communiqué.
Un acte qui selon cette organisation de la société civile « rappelle les tristes souvenirs des incendies criminels des véhicules du camarade Karim Sama alias Sams’k le Jah et celui du journaliste Yacouba Ladji Bama ».
Qualifiant l’acte posé par les individus non identifiés d’ « attentat », le mouvement estime que cela est sans doute lié aux opinions de monsieur Bayala et des organisations auxquelles il appartient. « Il s’agit tout simplement d’un acte de violence politique, de menaces ciblées pouvant aboutir à des assassinats ciblés comme celui du journaliste Norbert Zongo et de ses trois (3) compagnons, le 13 décembre 1998 à Sapouy », peut-on lire dans la note. C’est pourquoi le mouvement « dénonce avec force cet acte de déchainement de violence inouïe », contre Serge Bayala.
Le Balai Citoyen dit prendre « très au sérieux ces menaces et intimidations, dont il fait l’objet de même que ces partenaires depuis l’avènement du putsch du MPSR le 24 janvier 2022 ».
Et de dire haut et fort : « ces vandales et autres criminels à la solde de sombres individus et regroupements comprennent que rien, absolument rien ne peut nous intimider ou nous dévier de notre vision qui est de travailler à faire du Burkina Faso, une société juste et prospère dans un État de droit démocratique ».
« Nous attendons de la justice et de toutes les structures qui seront impliquées dans les enquêtes de la diligence et du professionnalisme pour identifier tous les commanditaires et exécutants de cet acte barbare », conclu la note, dans laquelle le Balai citoyen appelle également ses « militants et sympathisants à la vigilance et à se tenir prêts à répondre à tout mot d’ordre de mobilisation ».
Avant le Balai Citoyen, Me Guy Hervé Kam du mouvement SENS s’est prononcé sur ce qui est arrivé. «Depuis son avènement (le MPSR), nous assistons à la multiplication des actes de terreur contre des citoyens qui ne font qu’exprimer leurs opinions politiques. Que les auteurs se le tiennent pour dit. Cet acte ignoble, d’un autre temps, qui nous rappelle les heures sombres du régime Compaoré, ne peut pas nous ébranler.
Au contraire, il nous invite tous, individuellement et collectivement, à la résistance : résistance contre l’intimidation, résistance contre la violence comme moyen d’action politique, bref résistance contre la réaction et la restauration d’un passé dépassé », a écrit le coordonnateur national du Mouvement SENS.
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