Arrivé à Ouagadougou le 18 juillet dernier, Jean-Luc Mélenchon a été reçu en audience par le président de l’Assemblée nationale, Bala Alassane Sakandé ce lundi 19 juillet 2021. Il dit être venu parler des difficultés de gouvernance que rencontrent les autorités burkinabè au regard du contexte sanitaire et sécuritaire.
Par Abdoul Wahab Mandé, Stagiaire
Après s’être reçu par le Balai citoyen le 18 juillet dès son arrivée à Ouagadougou, c’est au tour du président de l’Assemblée nationale de recevoir Jean-Luc Mélenchon ce lundi 19 juillet. L’invité du jour à sa sortie d’audience dit venir parler avec Alassane Bala Sakandé les difficultés de gouvernance dans une situation marquée par les questions sécuritaires et sanitaires.
En ce qui concerne la situation sécuritaire, Jean-Luc Mélenchon a fustigé le vocabulaire qui s’articule autour du terrorisme. « Nous n’aimons guère qu’on parle de guerre au terrorisme. Le terrorisme n’est pas un parti politique, le terrorisme n’est pas une cause. Il y a des actes de types terroristes comme il y a des actes de types militaires. Alors pour nous les insoumis, la première question qui se pose, c’est qui paye ? », s’interroge-t-il sur la présence des forces françaises au Sahel. Et d’ajouter que « on ne nous fera pas croire que spontanément subsistent au désert des armes, des blindés et les moyens de combats aussi sophistiqués que ce qu’on voit se déployer. Il nous semble décisif de bien savoir qui paye ? »
C’est pourquoi chacun des pays doit déployer par lui-même les moyens de résistance à l’agression. « Chacun de nos peuples déploie par lui-même les moyens de résistance à l’agression. Et c’est cette résistance qui est la plus efficace. Il est important de dire ainsi puisque les autres méthodes ont échouées. Et il serait bon qu’on s’en souvienne, qu’on en tire des leçons » souhaite-t-il.
De son point de vue, la France doit revoir sa présence au Sahel. « Pour ma part, il n’est pas logique d’imaginer que la France continue d’intervenir au Mali sans plus de précision sur les raisons de sa présence et les motifs de son départ d’un pays dans lequel elle n’est pas chez elle », a indiqué M. Mélenchon. Raison pour laquelle il faut dans ces conditions revoir le rôle de l’intervention française. Et c’est pourquoi il est judicieux de discuter, de savoir de ce que pensent les Maliens d’un possible départ de la France sur son sol tout en connaissant leur motif. Pour Jean-Luc Mélenchon, cette question du départ de la France est politique.
L’autre sujet abordé au cours de cette visite, c’est la question sanitaire. A ce niveau M. Mélenchon a félicité le gouvernement burkinabè pour la maitrise de la pandémie de la covid-19. « Les crises sanitaires ont des particularités parce qu’elles mettent en jeu des questions de vies et de morts. Ce sont des questions qui se règlent beaucoup plus difficilement », mentionne-t-il.
Il poursuit en disant qu’on ne peut gouverner sans le consentement de la population. « En matière de décision sanitaire il ne faut décider que ce qui permet que tout le monde s’y mette », insiste-t-il.
Jean-Luc Mélenchon dit avoir écourté sa visite au Burkina pour des raisons du démarrage à l’Assemblée nationale française des débats sur l’instauration d’un « pass sanitaire » qui de son avis est une question qui va se poser dorénavant dans beaucoup de pays.
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