Ouagadougou s’est dotée d’une nouvelle infrastructure routière moderne à même de répondre à ses ambitions en matière de transport interurbain et internationale. La capitale a, ainsi inauguré, le jeudi 8 avril 2021, la gare routière Ouagarinter. C’est en février 2019 que les autorités communales, dans le souci d’amélioration de la mobilité urbaine à Ouagadougou, avaient lancé les travaux de réhabilitation et d’extension de la gare routière Ouaga Inter.
Par Achille Zigani
Construite sur une superficie aménagée de 1,7 hectare, la gare routière Ouagarinter est une plateforme de transport inter urbain moderne. Elle comporte un bâtiment administratif en R+1, extensible en R+3 comprenant des guichets, un bureau de la Police municipale, 4 quais d’embarquement et de débarquement, 115 places de stationnement, 53 boutiques, 16 guichets et 8 magasins. L’infrastructure comprend également 2 hangars SOTRACO, une station-service, un restaurant, une infirmerie et des latrines. S’inscrivant dans une dynamique de valorisation du solaire, les toitures des trois halls de la gare sont recouvertes de 1513 panneaux solaires de type 240 Watts, d’une capacité de production journalière de 2,5 MWh.
D’un coût de 4 milliards 362 millions 695 mille F CFA, cette infrastructure a été rénovée par le Conseil municipal de Ouagadougou en partenariat avec la Coopération française et l’Agence française de développement (AFD).
L’objectif de cette modernisation, selon les autorités municipales est de revoir une infrastructure frappée de vétusté et d’améliorer les conditions de travail des transporteurs et acteurs associés. Le but recherché est d’offrir une meilleure qualité de vie aux populations et d’améliorer les conditions d’accès à la gare. La plateforme de transport va également contribuer au développement économique du pays à travers la création de plus de 350 emplois directs et des milliers d’emplois indirects avec les finances locales d’environ 150 millions FCFA.
« Au moins 400 000 départs par an »
Le directeur de l’Agence de développement urbain, Edouard Bouda souligne que la gare routière connait déjà un important trafic de transport. « On pense qu’après la réhabilitation, on aura 400 000 départs en moyenne par an », explique-t-il. Et de rappeler qu’il existait 19 lignes qui vont connaitre certainement une augmentation. Il note que chaque jour, de nouveaux transporteurs se font enregistrer. Pour M. Bouda, le souhait est qu’au bout des 20 ans à venir, la gare puisse être rentable. A propos de la sécurisation du site, il affirme qu’un détachement de la police municipale en synergie avec les acteurs du maillon transport, travaillent pour mettre en place un dispositif adéquat.
Toutefois, fait-il savoir, la difficulté majeure de ce chef-d’œuvre est le manque d’un dispositif informatisé. Tout en reconnaissant que l’importance d’une meilleure gestion de la plateforme passe par l’installation d’un dispositif intelligent, Edouard Bouda souhaite en disposer, pour rendre la gare, prospère. Toute chose, espère-t-il, qui pourrait permettre d’honorer les échéances de remboursement du prêt. « Le dispositif informatique ne sera pas effectif dans l’immédiat. Cela risque de prendre un peu de temps pour être déployé », déplore-t-il. En termes de recettes, le premier responsable de l’agence de développement urbain relève qu’elles sont constituées de trois ressources. Il s’agit du paiement des droits de stationnement des véhicules, de la contribution des passagers qui est fixée à 125 FCFA par personne et de la location des équipement marchants.
A son avis, la mairie ne s’inscrit pas dans la dynamique d’aller dans le sens du business. Ces tarifs ont été fixés afin de faire face aux dépenses de fonctionnement et le remboursement du prêt. Sur la question de l’incivisme, le directeur général, Bouda espère que les transporteurs vont respecter les consignes qu’eux-mêmes ont contribuées à mettre en place.
