L’armée burkinabè a reconnu avoir tué le 1er août, «malencontreusement», des civils dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans la région de l’Est. Pour le coordonnateur national du mouvement SENS, Me Guy Hervé Kam, le fait qu’elle ait reconnue «la bavure» est un grand pas en attendant les résultats de l’enquête annoncée. Il était sur le plateau de TV5 Monde mercredi 3 août 2022.
Par Nicolas Bazié
Les civils ont été «malencontreusement» perdu la vie lors des actions de ciblage, visant des groupes terroristes, dans plusieurs localités de la région de l’Est,selon un communiqué de l’armée burkinabè rendu public le mercredi 3 août 2022. C’est une « bavure» rétorque Me Guy Hervé Kam sur TV5Monde. « C’est déjà un grand pas que l’État major général des armées reconnaisse qu’il y a eu une bavure», a-t-il dit.
Parlant du nombre de personnes «victimes collatérales» tuées dans cette action militaire, l’avocat pense que ce n’est pas un petit nombre. « Il est loin des trois personnes dont on a parlé. Certains parlent de plus de 30 morts. C’est un pas parce qu’il y a beaucoup de bavures, de victimes silencieuses, soit parce qu’on ne le sait pas ou alors parce que c’est masqué comme si c’était des terroristes tués», a signifié le coordonnateur national du mouvement SENS.
Le contexte dans lequel « nous nous trouvons est grave du point de vue de ses conséquences et appelle quand même à la responsabilité de nos militaires», indique l’homme de droit.
Dans un communiqué le mercredi 3 août 2022, l’armée a annoncé l’ouverture d’une enquête, pour faire la lumière. « J’espère que l’enquête annoncée sera réalisée avec diligence et surtout les résultats seront connus de tous et non enfermés dans des tiroirs quelque part; parce que pour vaincre l’hydre terroriste, il nous faut forcément une armée responsable et une armée responsable c’est celle qui commet le moins possible de bavures », a conclu Me Guy Hervé Kam.
L’incident a eu lieu dans la localité de Pognoa Sakoando, dans la région de l’Est, entre la frontière du Burkina Faso et le Togo.