La question du changement climatique ne laisse plus les jeunes indifférents. A travers des associations ou des regroupements au sein des clubs, les jeunes burkinabè mènent diverses activités en faveur de l’environnement et du climat.
Par Daouda Kiekieta
Ils sont nombreux les jeunes femmes et hommes qui ont pris à bras le corps la question du changement climatique au Burkina Faso.
Au sein des associations et des clubs, ils travaillent pour une prise en compte des enjeux climatiques dans les politiques publiques et pour leur forte implication dans la recherche de solutions pour un développement durable.
C’est le cas de la Coordination nationale des jeunes pour l’environnement et le climat (CONAJEC) créée en 2015 et officiellement reconnue en 2016. Basée dans le quartier Gounghin de Ouagadougou, la structure est dirigée par des jeunes qui s’investissent pour la protection de l’environnement à travers une panoplie d’activités.
Présente dans plusieurs provinces et communes du pays, cette structure mène entre autres des activités de sensibilisation, de formation à l’endroit des jeunes et des responsables d’entreprise sur la responsabilité sociétale d’entreprise (RSE), explique Zarafilou Zoromé, secrétaire général du CONAJEC.

En plus de cela, la CONAJEC mène des campagnes de reboisement et de plaidoyer pour une prise en compte des enjeux climatiques dans les politiques publiques.
C’est cette association qui a organisé en 2018, la Conférence africaine des jeunes pour le climat qui a réuni plusieurs centaines de participants issus de 12 pays.
« Notre vision est d’être des jeunes de référence, résolument engagés dans la lutte contre le changement climatique et être impliqués de manière proactive dans la quête de solutions innovantes pour un meilleur avenir pour tous », déclare Zarafilou Zoromé, secrétaire général du CONAJEC.
Ce jeune estime que c’est à la jeunesse dans son ensemble de léguer un monde meilleur aux générations à venir.
Par leurs actions, les membres de cette coordination ont impacté la jeunesse du Burkina et de la sous-région. Ainsi, « un bureau de la CONAJEC a été installé en Côte d’Ivoire en 2021 et d’autres sont en cours, au Mali et au Niger » explique M. Zoromé.
Tout comme la CONAJEC, l’Initiative Écologique (INEC) est une association créée par des jeunes pour promouvoir les pratiques écologiques au Burkina Faso.
Selon son premier responsable, Jonathan Millogo, la protection de l’environnement est un engagement plus que nécessaire pour les Hommes qui sont les responsables des problèmes environnementaux.
« Sur le terrain, nous menons diverses activités notamment les sensibilisations et l’éveil de conscience sur la nécessité de préserver notre cadre de vie. Nous avons également des initiatives agro écologiques pour une agriculture soucieuse de l’environnement » explique Jonathan Millogo.

Au-delà des initiatives collectives, d’autres jeunes développent des idées individuelles. C’est le cas de Neimata Zeba, étudiante en Eau, hygiène et assainissement, promotrice du projet « Reverdir ma ville, un anniversaire, un arbre ».
C’est un projet écologique que la militante de plusieurs associations dont l’Initiative Écologique (INEC), a lancé en janvier 2023 pour « inciter la population à adopter des comportements écocitoyens » à l’occasion de leurs événements sociaux comme les anniversaires.
« La nature nous a vraiment fait don et il est décevant de la voir se transformer en fumée sans action de protection » estime Neimata. Après cet entretien qu’elle nous a accordé, elle empruntait son bus avec d’autres jeunes pour une activité de reboisement à Manga, chef-lieu de la région du Centre-Sud, situé à une centaine de kilomètres au sud de Ouagadougou, la capitale.
Outre les actions sur le terrain, ces jeunes ambitionnent trouver leur place dans la sphère décisionnelle sur le climat au monde.

C’est dans ce sens que le programme national « Jeunes Délégués » a été lancé le 28 juillet 2023 par la CONAJEC en collaboration avec l’ONG Oxfam au Burkina.
Ce projet vise à impliquer davantage les jeunes dans les processus de négociations climatiques en l’occurrence la Conférence des parties (COP 28) prévue du 30 novembre au 12 décembre 2023 à Dubaï aux Emirats Arabes Unis.
À terme, 10 jeunes seront formés sur des thématiques comme bases de négociations climatiques, de la finance climat, de l’adaptation, de l’atténuation des effets du changement climatique, des pertes et préjudices et les mécanismes de prévention prévus par l’Accord de Paris sur le climat.
Des jeunes engagés malgré les nombreuses difficultés
Au-delà de cet engagement pour les causes du climat, ces jeunes sont limités par plusieurs difficultés. Il s’agit notamment de l’insécurité liée au terrorisme qui limite leurs actions et l’insuffisance de financement.
En attendant, certaines associations comme la CONAJEC bénéficie de l’appui de plusieurs partenaires dont le ministère burkinabè de l’environnement et de l’ONG Oxfam au Burkina.
L’autre défi que les jeunes doivent relever est celui de la mobilisation des populations autour des enjeux du changement climatique.
Il y a nécessairement un changement de mentalité à faire chez les populations. En effet, certains estiment que « c’est une question des pays développés », déplore Zarafilou Zoromé, soutenant que « les effets de changement climatique nous impactent gravement notamment la sécheresse, les aléas climatiques et pluviométriques ».
Du côté de l’Initiative Écologique, le principal défi est aussi l’adhésion des populations aux comportements éco citoyens. «Par exemple sur la gestion des déchets, certains riverains sont réticents à abandonner certaines habitudes », indique Jonathan Millogo, président de l’INEC.
