Le Front patriotique a dénoncé, « l’absence totale de transparence sur la composition du MPSR » au cours d’une conférence de presse animée ce 03 novembre 2022 à Ouagadougou. Pour les membres de cette organisation “citoyenne”, il n’est pas acceptable que le pays soit dirigé par une organisation politique dont la composition est tenue secrète.
Par Daouda Kiekieta
Depuis le 24 janvier 2022, le Burkina Faso est gouverné par des militaires regroupés au sein du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR). Seul le nom du président de ce mouvement est connu du public.
Le reste de l’équipe demeure un mystère pour les Burkinabè. Toute chose qui inquiète le Front patriotique, qui estime que « l’État semble être aux mains d’une organisation secrète, constituée d’acteurs de l’ombre dont le peuple ne connaît absolument rien ».
Selon Germain Bitiou Nama, coordonnateur du Front patriotique (FP), le MPSR qui se présente comme une organisation politique ayant conquis le pouvoir le 24 janvier 2022, doit faire connaître sa composition et ses organes tels que déclinés dans son acte fondamental modifié.
« La République ne saurait être un théâtre d’ombres animées par des acteurs inconnus, invisibles et muets pour le compte d’un peuple qui a pourtant prouvé sa maturité », martèle M. Nama qui ajoute qu’il s’agit là d’une menace sur la conduite de la Transition politique en cours.
En outre, ce Front estime que l’exclusion des acteurs politiques de l’équipe de la Transition est une « erreur ». « Si l’homme politique n’est pas idéal pour la Transition, en quoi sera-t-il idéal pour la gestion future du pays en 2024 ? », s’interroge Guy Yogo, membre du Front patriotique.
Sur la question de l’insécurité qui continue d’endeuiller le pays, le Front patriotique trouve qu’il faut impérativement une refondation de l’armée burkinabè et sa politique de défense et de sécurité.
« L’absence de cohésion au sein des forces de défense et de sécurité (FDS) est une évidence. En ces temps de guerre, elle est génératrice d’échecs, de défaites militaires, de coups d’État », indique M. Nama qui ajoute que les élites militaires qui ont exercé la gouvernance politique du pays pendant les 50 ans des 62 ans d’indépendance, n’ont apporté ni la démocratie ni le développement et la paix.
Pour ce faire, Philippe Ouédraogo, membre du Front patriotique, propose aux autorités de décréter une mobilisation générale du peuple contre l’hydre terroriste. « C’est à nous Burkinabè d’assurer la défense et la restauration de notre territoire.
Par conséquent, il faut organiser une défense populaire, parce que ce ne sont pas des hommes qui manquent », argue M. Ouédraogo. Il ajoute que sur les plus de 20 millions de Burkinabè, « nous pourrions compter sur environ 4 millions de la population essentiellement jeune » pour lutter contre le terrorisme.