Le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Harouna Kaboré a effectué, le mardi 6 juillet 2021, à Ouagadougou, une tournée de contrôle des prix dans une cimenterie, dans des boutiques de vente de matériaux de construction et des produits de grande consommation. Il a également visité une boutique témoin. Le ministre était accompagné d’une forte délégation des responsables en charge du contrôle des prix, des membres de la ligue des consommateurs du Burkina et les journalistes. Cette descente sur le terrain avait pour objectif de vérifier le respect des prix de ventes autorisées.
Suite à la flambée des prix de certains produits sur le marché, le ministre en charge du Commerce Harouna Kaboré a effectué une visite inopinée dans plusieurs dépôts de marchandises, boutiques et marchés.
Pour cette sortie terrain dans la ville de Ouagadougou, le ministre en charge du Commerce était accompagné de la Brigade mobile du contrôle économique et de la répression des fraudes (BMCRF), la Direction générale de la réglementation et du contrôle des prix (DGRCP) et l’Agence burkinabè de normalisation, de la métrologie et de la qualité (ABNORM). La délégation était escortée par la gendarmerie nationale.
Le ministre Kaboré et son équipe ont d’abord fait une escale à la cimenterie CIMFASO sise à Kossodo. L’objectif était de constater la production du ciment et vérifier le respect du poids des sacs de ciment.
Après la cimenterie, la délégation s’est rendue dans une mini alimentation située à Kossodo. Là, l’équipe a donc procédé à la vérification du poids de quelques échantillons de sacs de riz, qui dans les normes doit être de 25 kg chacun. Mais les 10 sacs de riz choisis au hasard avaient des poids compris entre 24,50 kg et 24,80 kg. Une situation que tente d’expliquer Mahamadi Kabré, le responsable de l’établissement. Il explique que le problème ne vient pas de lui mais de son fournisseur. Concernant l’augmentation du bidon de 5 litres d’huile qu’il vend à 5.500 francs CFA au lieu de 4500 fcfa, M.kabré rejette la responsabilité aux premières autorités. «Les frontières sont fermées et cela joue sur l’importation des denrées alimentaires» a-t-il dit.
Arrivée dans un magasin de vente de fer, le propriétaire est absent cela n’empêche pas l’équipe de contrôle de faire son travail. Le représentant du magasin est questionné sur la qualité de son matériel, le prix et les documents qui l’autorisent à vendre. Visiblement il avait du mal à répondre puisqu’il n’a pas de document pour se justifier.
A 15 heures 30 minutes, les visiteurs inopinés sont arrivés à l’arrondissement 4 , Harouna Kaboré marque une pause à la boutique de la Société Nationale de Gestion des Stocks de Sécurité Alimentaire (SONAGES) .Sur ces lieux, il y avait une foule qui attendait de se ravitailler en céréales à des prix subventionnés. Certains étaient en colère parce qu’ils sont là depuis 4 heures du matin, pour juste se procurer un sac de maïs de 50 kilogrammes au prix de 6.000 FCFA. En ces lieux, le ministre Harouna Kaboré a invité les populations à être les « gendarmes » de ces boutiques témoins pour stopper les spéculations.
A la quincaillerie Compaoré et frère à la zone du Bois, le poids du sac de ciment n’atteint pas les 50 kg, il varie entre 45,44 et 48,60 kg. Au marché de Zogona, le ministre a constaté que le prix du « plat » du maïs a augmenté. Une hausse que justifie Madeleine Tassembedo , vendeuse. Elle explique que cela est dû à l’insécurité.
Réactions de la ligue des consommateurs et du Ministre Kabore
Associée à cette tournée, Ousséini Ouédraogo, Secrétaire général adjoint de la Ligue des Consommateurs, trouve un paradoxe entre la quantité du ciment à l’usine et celle qui se trouve sur le marché dans les quincailleries « Au niveau de la cimenterie, on a pesé 20 sacs. Il n’y avait que deux qui ne répondaient pas aux normes. Et le reste était au-delà de 50 kilogrammes. Il y avait des sacs de 50,1kg, 50, 90kg et 52kg, mais nous avons constaté un paradoxe dans les quincailleries que nous avons eu à visiter relativement aux sacs de l’usine, on a vu des sacs de 45,44 kg, de 48,60kg. Il y avait un seul sac de 50,62 kg. Il y a un déficit de 3, 14 kilogrammes », s’indigne M.Ouédraogo.
Pour lui, le consommateur n’a pas cette possibilité d’aller acheter directement au niveau de la cimenterie. Il a invité les autorités à être plus regardant dans le contrôle des prix et des quantités des produits.
Pour Harouna Kaboré, le ministre en charge du Commerce, les irrégularités constatées interpellent son département à renforcer le dispositif de contrôle afin de pouvoir contenir les prix.
« Nous avons constaté qu’il y a parfois des pratiques illicites en matière des prix, souvent des poids de produits ne respectent pas les normes. Au niveau du ciment et du fer, nous avons constaté qu’il y a des commerçants qui pratiquent l’importation sans pouvoir fournir des documents conséquents d’importation. Ce qui laisse donc croire qu’il y a certainement de la fraude. Et qui dit fraude dit contrefaçon » a-t-il affirmé.
A l’issue de la visite, le ministre Harouna Kaboré a invité les commerçants au respect des prix fixés. Par conséquent, les commerçants faisant la spéculation sur ces produits de première nécessité seront sanctionnés conformément aux textes en vigueur. Après cette tournée, un rapport sera fait au Ministre. C’est sur la base de ce rapport que les commerçants « indélicats » seront sanctionnés.