Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a appelé à la transparence dans la gestion des fonds de la défense et de la sécurité afin de mieux lutter contre le terrorisme. C’était à l’occasion du lancement des activités de la 17e édition des journées nationales du refus de la corruption tenu ce 1er décembre 2022 à Ouagadougou.
A l’occasion du lancement des activités marquant la 17e édition des journées nationales du refus de la corruption (JNCR), le REN-LAC a appelé à plus de transparence dans les budgets du secteur de la défense et de la sécurité.
À travers le thème: « Corruption et terrorisme au Burkina Faso : quelles perspectives ? », le but est de susciter une profonde réflexion sur les différents actions à mener, afin de contribuer à l’amélioration de la gouvernance dans les secteurs de la défense et de la sécurité et à mieux lutter contre la corruption et le terrorisme.
«En dépit de cette forte augmentation des budgets de la défense et de la sécurité, les citoyens observent paradoxalement une intensification des activités terroristes sur le sol burkinabè, au point qu’à l’heure où nous parlons, plus de la moitié du territoire national échappe au total contrôle de l’État et une forte pression est exercée sur plusieurs grandes villes du pays.
Mieux, la demande en équipements et matériels de combat demeure. Cela pose donc la problématique de l’efficacité et de l’efficience des dépenses des deux secteurs, notamment dans un contexte de persistance de la corruption », a déploré M. Sagado Nakanabo, secrétaire général exécutif du REN-LAC.
Il pointe du doigt certains des agissements des agents du domaine qui facilitent l’évolution des activités criminelles. Selon M. Nakanabo, 86 plaintes mettant en cause les forces de sécurité intérieure ont été enregistrées par le REN-LAC dans la période 2020-2021.
La corruption profite aux organisations terroristes
Pour le réseau, ces actes de corruption entraînent la mauvaise collaboration des forces de défense et de sécurité avec les populations et profite aux organisations terroristes. « Les organisations terroristes et autres criminels profitent généralement de la corruption dans des institutions telles que l’Armée, la Police et la Justice qui sont des piliers de la sûreté de l’État et de l’État de droit pour prospérer et mener en toute impunité leurs activités », a déclaré le SG exécutif.
Toujours selon le SG exécutif, depuis l’avènement du MPSR, rien ne bouge dans la lutte contre le terrorisme. « Les auteurs de ces putschs ont avancé entre autres comme raison la mauvaise gouvernance et l’exacerbation de la crise sécuritaire. Cependant, ces changements intervenus au sommet de l’État sont loin pour l’instant, de produire des résultats positifs sur le plan de la lutte contre le terrorisme », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, il a demandé la publication du rapport de l’inspection générale des forces armées nationales sur le drame d’Inata (province du Soum, région du Sahel).
La 17e édition des journées nationales du refus de la corruption se tient du 01 au 09 décembre 2022 à Ouagadougou, la capitale du pays et dans cinq autres régions disposant de comités régionaux anti-corruption.
À travers ces différentes activités, il s’agira pour le REN-LAC de mettre au cœur du débat public, le lien de causalité entre la corruption et le terrorisme au Burkina Faso, la transparence et la redevabilité dans les secteurs de la défense et de la sécurité, les manifestations et les conséquences de la corruption dans lesdits secteurs.
Quant au rapport 2021 du REN-LAC sur l’état de la corruption, il sera publié le mardi 06 décembre au Centre national de presse Norbert Zongo.
