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Burkina Faso: l’élevage n’est plus une affaire de « vieux »

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Elever les animaux devient de plus en plus une affaire de jeunes au Burkina Faso. Activité auparavant réservée aux personnes d’un âge avancé, le secteur de l’élevage intéresse de nos jours la tranche jeune. Des jeunes qui, à la différence de leurs ainés, ont apporté une touche nouvelle au secteur.

Assise sur un tabouret, Margueritte Nanema s’affaire à la mise en cage de plusieurs dizaines de poussins. Ces poussins sont issus de sa ferme installée à Koubri, à une trentaine de kilomètres de Ouagadougou.

Margueritte est une comptable de profession mais à l’âge de 31 ans, elle a décidé de s’adonner à l’élevage de volailles. « Les animaux et les arbres c’est une passion pour moi. J’aime bien ça et si je peux vivre de ma passion c’est encore meilleur », explique la jeune femme.

Non loin de Margueritte, Oumarou Zabré, cet homme de 34 ans, explique à plusieurs clients en quoi consiste son activité d’élevage. Autour de lui, des oies, des dindons, des autruches bref … des animaux qu’on ne rencontre pas très souvent dans la ville. Justement, Oumarou a décidé d’élever ces animaux parce qu’ils sont rares.

Et c’est avec un air de satisfaction qu’il les observe entre deux conversations. Pour lui, l’élevage ne doit plus être une affaire de « vieux ». « Depuis mon jeune âge, j’aimais l’élevage mais en fait, j’ai deux métiers.

En plus de cette activité, je suis mécanicien de profession et c’est avec plaisir que je le fais », dira-t-il avant de ramasser du son de céréales et d’en donner à ses animaux.

Des éleveurs qui innovent

Pour assurer une bonne marche de leurs activités et faciliter l’écoulement des produits, ces jeunes éleveurs ont décidé d’innover. Oumarou par exemple a confectionné des cartes de visite qu’il distribue à ses clients. Il est même présent sur les réseaux sociaux à travers une page facebook.

Marguerite quant à elle, s’est tournée vers la distribution. « Nous avons un produit issu de notre ferme que nous appelons kits familiaux. Nous mettons à la disposition de la clientèle dix poulets que nous abattons avec foies, gésiers que nous livrons du 25 au 5 du mois. Nous livrons dans les services et à domicile. Le payement se fait par virement bancaire, payement électronique et en liquidité », indique fièrement madame Nanema.

A quelques pas de ces jeunes éleveurs, se trouve Moumouni Tarnagda. Il a 57 ans et pour lui c’est une bonne chose que des jeunes s’intéressent à l’élevage. Toutefois, il prévient que « Ce n’est pas un travail qui est facile. S’ils arrivent à le faire c’est bon mais certains abandonnent.

Tu n’as pas à dire que tu es fatigué. Il faut travailler 24h sur 24. C’est un travail sans congé ». L’élevage occupe 80% de la population burkinabè selon des chiffres du ministère de tutelle. Il est d’ailleurs le troisième produit d’exportation après l’or et le coton. En 2017, le pays a produit plus de 46 millions de volailles ainsi que 26 OOO tonnes de poissons.

Martin Kaba, collaborateur.

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