Le Ministère du développement industriel, du commerce, de l’artisanat des petites et moyennes entreprises a organisé, le vendredi 12 août 2022, une rencontre avec les responsables des centres commerciaux de Ouagadougou. Les échanges ont porté sur la promotion, la valeur des biens et services locaux dans le cadre l’ “initiative consommons local”.
Par Daouda Kiekieta et Raïnatou Maïga (Stagiaire)
Les centres commerciaux sont un maillon non négligeable dans la promotion et la valorisation des produits locaux. C’est fort de ce constat que le Ministre du Commerce a tenu à les rencontrer pour leur expliquer les tenants et les aboutissants de l’initiative “Consommons local”.
« Nous avons ciblé des acteurs de la grande distribution qui mettent à la disposition des consommateurs les produits. L’objectif c’est de discuter avec eux pour identifier les produits les plus vendus et voir quels sont les défis auxquels ils sont confrontés», indique Abdoulaye Tall, ministre du Commerce.
Du leur côté, les grands distributeurs trouvent que la promotion des produits locaux fait face à certain nombre de difficultés, notamment, la faible communication sur ces produits, la disponibilité, la qualité de certains produits et le problème de certification. « Lorsqu’on a des problèmes à disposer de ces produits locaux , on est obligé de passer à un autre produit», confie Ephraïm Bamé, responsable marketing de Liza Market.
En plus de ce problème de disponibilité, Rasmané Convolbo, promoteur de Marina Market, trouve que certains producteurs sont toujours au stade artisanal, d’où, le manque d’innovation dans les conditionnements de ces produits. C’est pourquoi, il préconise que le gouvernement puisse accompagner les transformateurs sur le style d’emballage. « Il faut qu’ils essayent de marquer une différence pour nous aider à diversifier, car on ne va pas s’encombrer de plusieurs marques alors qu’elles fournissent le même produit», soutient-il.
Du problème de la disponibilité de ces produits fabriqués au Burkina Faso, le ministre Tall répond que dix (10) filières porteuses ont été identifiées dans la production, en vue de créer un circuit entre producteur, transformateur et distribution. Ce circuit devrait faciliter l’acquisition des produits selon le ministre.
Quant à la qualité, Abdoulaye Tall estime que lorsqu’un produit « dispose d’un marché, sa qualité va s’améliorer, parce que le producteur sera encouragé à investir dans ce produit pour qu’il soit toujours meilleur. Vous prenez par exemple le Faso Dan Fani, il y a peut-être sept ans avant l’insurrection vous n’avez pas toute la qualité du tissu que vous avez aujourd’hui. Comme presque tout le monde consomme maintenant, la qualité s’est améliorée ».
Dans la mise en œuvre de l’initiative « Consommons local”, plusieurs actions sont en cours. Des actions d’incitation à la commercialisation, identification de centres commerciaux ambassadeurs et des récompenses pour les meilleurs distributeurs, a annoncé Arouna Baongo, de la Directeur général du commerce.
50 centres commerciaux partenaires de Ouagadougou, de Bobo-Dioulasso et de Koudougou sont identifiés cette année pour la promotion des produits locaux. Ce nombre devrait atteindre 200 partenaires d’ici 2025, selon les responsables du ministère du Commerce.
A ce sens, le Burkina organisera du 13 au 15 octobre 2022, la 3e édition des journées du consommer local. Cette célébration s’inscrit dans le cadre du mois du consommer local décrété en 2019 par l’UEMOA . Elle consistera à l’exposition des produits certifiés et labellisés burkinabè.