Ce n’est pas un secret mais plutôt ignoré, au Burkina Faso, le corps de la santé est en mouvement d’humeur depuis des mois. Faute d’avoir eu gain de cause de la part du gouvernement selon leur dire, ces derniers continuent de travailler mais véritablement dans un régime qui laisse à désirer.
Après quelques jours de grèves sans satisfaction, les travailleurs de la santé avaient lancé en juin dernier plusieurs autres actions comme l’opération caisse vide qui consistait à soigner les patients à titre gracieux. Malgré ce mot d’ordre les choses n’ont pas évolué. Pire dans ce mouvement d’humeur qui semble ne pas faire assez de bruit au sein de l’opinion contribue à dégrader sérieusement le système de santé tous les jours.
Selon nos informations recueillies auprès d’un agent de santé à Yalgado, les blocs opératoires des Centres Médicaux avec Antennes Chirurgicales (CMA) et plusieurs autres Centres Hospitaliers Régionaux (CHR) sont quasiment non fonctionnels. Les laboratoires et radios fonctionnent à peine dans les services publics car selon les agents de santé les responsables refusent de donner les consommables du fait que les patients ne paient plus les prestations suite au mot d’ordre du syndicat. Il y’ a l’arrêt de transmission des données statistiques TLHO (télégramme lettre hebdomadaire officiel) ce qui constitue pourtant la base de la surveillance épidémiologique. Il n’y’a plus de RMA (revue mensuelle des activités). En outre, les missions sont refusées même les ateliers.
Selon le ministre de la santé le dialogue n’est pas rompu avec les agents de santé. Mais ceux-ci avouent que depuis le 16 juillet 2019, il n’y’a plus eu de contact avec le gouvernement. Cette situation cause de nombreuses victimes, des patients sont évacués des provinces vers les grands centres de santé à Ouagadougou. Celles qui souffrent le plus sont les femmes enceintes qui traversent régulièrement plusieurs localités pour arriver à Ouagadougou avec l’espoir d’avoir des soins, ce qui n’est pas évident. Selon Hamadi Konfé, secrétaire général de la sous-section du SYNTSHA (Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale de l’hôpital Yalgado) contacté par Libreinfo.net, une première phase de ce mouvement a duré 87 jours, la deuxième phase a été reconduite le 2 septembre dernier et va jusqu’au 27 novembre prochain.
Le mouvement d’humeur est relatif à la non application de leur protocole d’accord signé en mars 2017.
Marie Sama
www.libreinfo.net