Les vacances scolaires sont faites pour permettre aux élèves de se reposer un moment. Cependant, à Ouagadougou, c’est l’occasion pour certains élèves de faire de petites activités afin de gagner un peu d’argent pour la rentrée scolaire.
Par Rama Diallo
La vie n’est pas du tout facile pour certaines familles à Ouagadougou. Certains élèves sont obligés de travailler pendant les vacances pour payer leurs fournitures scolaires.
Ayant obtenu son entrée en 6e cette année (2022), Amado Nikiéma aide un laveur d’engins pour espérer avoir un peu d’argent pour payer ses cahiers et livres à la rentrée.
Habillé en teet-short jaune, culotte verte, c’est avec aisance que le jeune homme lave les motos. Quand il finit, son patron vérifie pour voir si l’engin est propre avant de le remettre à son propriétaire.
L’élève peut rentrer à la maison avec 1000 ou 1500 les soirs. « Chaque jour, je remet 500 francs à une dame pour qu’elle garde pour moi. A la rentrée je prendrai cet argent pour mes dépenses scolaires», explique le nouveau collégien.
Après Amado Nikiéma, nous rencontrons au niveau d’un feu tricolore sayouba Zongo, un vendeur de citron. Il se faufile au milieu des engins pour présenter sa marchandise aux usagers de la route.
L’adolescent passe en classe de 5e. Il vend pour préparer sa rentrée mais aussi pour aider sa mère qui est la seule personne à s’occuper de lui et ses petits frères car son père est décédé suite à un accident.
Pendant l’année scolaire, l’élève vend du lotus, des bonbons et d’autres choses les samedis et dimanches. « Avec la vente de citron je peux avoir 3000 francs et plus par jour. c’est avec ce commerce que je paye mes fournitures et autres», a indiqué notre interlocuteur.
Alida Bounkougou est aussi une élève qui vient d’avoir son CEP. Pendant ces vacances, elle remplace sa mère sur le lieu de travail de cette dernière. Chaque matin à 5h 40 sauf les dimanches, Alida se rend dans un service de la place pour faire le nettoyage.
Elle finit autour de 7h et elle rentre chez elle. Après le petit déjeuner, la désormais collégienne et sa petite sœur se promènent dans le quartier pour vendre des cacahuètes et des pop cornes.
Le bénéfice de la vente selon les deux filles sert à leur acheter des fournitures scolaires, des habits et des chaussures.
Alida Bounkougou est l’aînée d’une famille de cinq enfants et est âgée de 12 ans. Pour sa maman, elle doit être capable de s’occuper de ses frères et sœurs.
Aussi, elle estime que sa fille doit apprendre dès maintenant à travailler pour gagner sa vie, afin d’éviter dans les années à venir qu’elle soit une femme paresseuse.
« C’est cette année que j’ai décidé que Alida fasse le nettoyage à ma place pendant ses vacances. Je veux lui apprendre à travailler parce qu’elle est mon premier enfant. Elle doit être l’exemple de ses petits frères et sœurs. Je ne veux pas que mes enfants souffrent demain lorsque je ne serai pas là. Nous sommes pauvres et je dois apprendre à mes enfants à se battre», justifie Jeanne Bounkougou la mère de l’élève.