L’Alliance des partis et formations de l’ex majorité présidentielle (APMP) a animé une conférence de presse le vendredi 1er juillet 2022 à Ouagadougou. La rencontre d’information entre le Premier Ministre et la classe politique sur la feuille de route de la Transition le 29 juin dernier était au cœur des échanges.
Par Nicolas Bazié
L’ex APMP n’est pas du tout contente du Président Damiba et de son gouvernement. Certaines attitudes de ces autorités ont manifestement offensé les membres de cette alliance, qui ont tenu à qualifier les agissements du pouvoir en place, de «méprisants», «irrespectueux» et « humiliants». C’est une pilule très amère à avaler pour eux.
Selon le porte-parole Alassane Bala Sakandé, le chronogramme électoral présenté le 29 juin, devrait être, au préalable, consulté et discuté par toutes les composantes de la classe politique, avant sa remise à la CEDEAO, pour le sommet extraordinaire du 3 juillet. A le suivre, l’élaboration de la feuille de route de la Transition a été faite de façon unilatérale. « Nous marquons notre désaccord !», a déclaré l’ancien président de l’Assemblée nationale. Et de poursuivre en s’adressant sans doute au Président Damiba : «quelle qu’en soit sa position aujourd’hui, nul ne peut se prévaloir du monopole de l’avenir de notre peuple».
Bala Sakandé et ses camarades croient fondamentalement que les autorités de la Transition ne veulent pas des discussions inclusives, pour ce qui concerne l’avenir de la Nation. « Face à cette volonté manifeste des autorités de la Transition de faire fi de discussions sincères dans le secret espoir d’éluder des questions de fond, notamment la durée de 36 mois, voire plus, de la Transition, notre Alliance exprime son désaccord, sur les méthodes utilisées », indique monsieur Sakandé.
Pour Clément Sawadogo, ancien ministre de l’Administration territoriale, les acteurs politiques n’ont pas pris part à la conception de la feuille de route de la Transition. « Nous n’avons jamais été associés à l’élaboration du Chronogramme de la Transition. Donc, nous n’avions pas connaissance du dossier c’est pourquoi nous ne pouvions pas réagir. On ne peut pas dire que la CEDEAO va sanctionner le pays, et on appelle les gens pour dire d’être d’accord sur une décision prise de façon unilatérale ».
Tout ce que les anciens hommes forts du pays veulent, ce sont des discussions franches. C’est pourquoi l’alliance « exige une concertation franche, sincère, inclusive et féconde, avec l’ensemble des composantes de notre Nation, en vue de décliner des modalités consensuelles de retour à une vie constitutionnelle normale».
L’Alliance des partis et formations politiques de l’ex majorité présidentielle, invite le médiateur de la CEDEAO pour le Burkina Faso, à élargir les échanges. « Nous invitons le facilitateur de la CEDEAO à élargir sa base de discussions, afin de prendre toutes les composantes de notre pays en compte, dans le cadre de sa mission de bons offices», ont conclu les membres de l’ex mouvance présidentielle.
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