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[Interview] «les Burkinabè commencent à s’intéresser à leur Musée national», Directeur Général

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Tourné de plus en plus vers des expositions dites majeures en mettant en exergue les potentialités culturelles des groupes ethnoculturels, le Musée national du Burkina, avec ses 14 000 œuvres, est de plus en plus fréquenté par les Burkinabè. Mais des défis restent à relever pour intégrer cette culture muséale dans leur quotidien. Pour comprendre le combat mené pour permettre à l’outil de jouer pleinement son rôle, Libreinfo.net a rencontré le Directeur général du Musée national, Sabari Christian Dao. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il revient sur le bilan des visites, la vision du Musée et les grands projets de ce temple culturel. 

Propos recueillis par Issoufou Ouedraogo  

Libreinfo.net : Présentez-nous le Musée national du Burkina ?

Sabari Christian Dao : Le Musée national du Burkina est une institution permanente comme on le dit dans le jargon du musée au service de la société, c’est-à-dire du Burkina, du peuple burkinabè, du développement de notre pays.

La mission principale du Musée national, comme bon nombre de musées dans le monde, c’est d’abord d’identifier les biens culturels au sein des communautés, en ce qui nous concerne, ce sont les groupes ethnolinguistiques les plus représentatifs de notre pays.

Identifier les biens de ces communautés, les collecter et aussi travailler à leur conservation au sein de notre musée ici, mais aussi à leur valorisation à travers des expositions permanentes, temporaires ou itinérantes. Et aussi d’autres actions de communication autour de ces objets.

Libreinfo.net : Quels sont vos rapports avec les musées provinciaux ?

Sabari Christian Dao : C’est vrai que beaucoup de personnes ont déjà pensé que quand on parle de Musée national, qu’il y a forcément un lien fonctionnel avec les autres musées du Burkina. Mais en ce qui nous concerne pour l’instant, ce n’est pas le cas.

Le Musée national est un établissement public de l’Etat (EPE) qui est lié au ministère de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme.

C’est une structure qui a pour mission d’accompagner les autres musées, mais nous n’avons pas de lien fonctionnel avec eux. Il faut dire que nous accompagnons les musées provinciaux et quand vous prenez, par exemple, le Musée de Sogossira Sanou à Bobo-Dioulasso, il a été mis en place avec l’accompagnement du Musée national.

La preuve est que bon nombre des collections de ces musées sont des prêts du Musée national. C’est le cas du Musée de la musique George Ouédraogo, du Musée de Gaoua et de bien d’autres musées au Burkina.

Les musées privés peuvent aussi nous demander notre accompagnement dans les missions principales. Mais ces musées ne répondent pas forcément du Musée national.

Les choses peuvent évoluer, comme on le voit dans certains pays, pour qu’il y ait des démembrements régionaux ou provinciaux du Musée national. Ce n’est pas encore le cas.

Libreinfo.net : Quel est le statut du Musée national ?

Sabari Christian Dao : Le Musée national est un EPE à caractère scientifique, culturel et technique avec la relecture des textes en 2002 et en 2016. Ce qui nous permet d’être plus ou moins autonome. Et aller aussi à la recherche d’autres partenaires en plus de l’Etat pour la mise en œuvre de nos activités.

Libreinfo.net : Quel est le taux de fréquentation du Musée national par les populations ?

Sabari Christian Dao : Nous félicitons vraiment cette grande saison qui est une très belle initiative lancée par le ministère en charge de la culture à travers l’Office national du tourisme burkinabè.

Cela permet de mettre nos sites en lumière. Et en ce qui concerne le Musée national, je peux dire que cette saison touristique nous a permis de voir le nombre de nos visiteurs en hausse.

À ce jour, nous avons 27 000 visiteurs au Musée national. Ce qui est un record depuis la création de ce Musée, parce qu’annuellement, nous enregistrons 12 000 à 15 000 visiteurs par an. Ce qui était très infime pour un musée national.

Libreinfo.net : Est-ce que vous avez le sentiment que les Burkinabè s’intéressent davantage au Musée national ?

Sabari Christian Dao : Oui, ce sentiment est réel. C’est un sentiment réel de voir que maintenant les Burkinabè commencent à s’intéresser à leur Musée national. Et je profite dire merci aux hommes et femmes des médias qui nous ont accompagné dans cet élan de communiquer sur le Musée national parce qu’il y a eu un moment où on était vu comme une institution sur laquelle il y avait beaucoup de mystères autour et les gens ne connaissaient pas ce que c’est qu’un musée. Ce qui faisait fuir certaines personnes parce qu’on voyait du mysticisme et beaucoup d’autres choses derrière.

Mais avec la presse et toute la communication, on se rend compte que le musée est un temple culturel, un lieu de rencontres et de découvertes de soi, mais aussi de projection.

Au fur et à mesure, on commence à recevoir plus de monde, notamment les jeunes qui, avec l’ambiance actuelle autour, ont cette tendance de retour aux sources. On se rend compte que beaucoup viennent au musée pour mieux connaître leur passé et envisager leur avenir.

Vraiment, je confirme avec vous qu’au fur à mesure, il y a de l’engouement pour le Musée national ainsi que pour tous les musées du Burkina.

Libreinfo.net : En moyenne combien de visiteurs (nationaux et étrangers) recevez-vous par an ?

Sabari Christian Dao : Pour ce qui est des visiteurs, déjà pour la petite histoire, avec la pandémie du Covid-19, on avait eu peur de perdre des visiteurs parce qu’en son temps, les visiteurs étaient majoritairement des expatriés. Aujourd’hui, la tendance s’est inversée.

En moyenne, sur les 27 000 visiteurs de janvier à août, nous avons eu à peu près moins de 1 000 visiteurs internationaux parmi eux. Vous voyez vraiment que les choses changent et je pense que tout cela est le résultat de ce qui est abattu comme travail à tous les niveaux.

L’entrée principale du Musée national du Burkina

Libreinfo.net : Qu’est-ce qu’on gagne en visitant le Musée national du Burkina ?

Sabari Christian Dao : En visitant le Musée national, on gagne beaucoup de choses. D’abord, sur la connaissance de son histoire. L’histoire du pays, mais aussi nous sommes à la rencontre d’autres peuples qu’on ne connaissait pas forcément, d’autres cultures que nous ne connaissions pas aussi.

Et donc le musée arrive à permettre de faire d’abord ce pas essentiel vers le passé et c’est ce qu’on y gagne principalement. Et ensuite, le musée nous permet de réfléchir à notre avenir avec ce que nous arrivons à avoir comme connaissances du passé. Dans le présent, nous commençons déjà à réfléchir sur comment nous pouvons façonner l’avenir.

Donc, c’est vraiment le lieu qui arrive à faire le lien entre ces temps primordiaux de l’existence humaine, c’est-à-dire le passé, le présent et l’avenir. C’est réellement tout bénéfique de venir au musée pour découvrir. C’est aussi permettre en tant qu’homme de pouvoir imaginer des perspectives avec tous les outils au niveau des expositions.

Vous savez, au musée, nous sommes dans l’organisation des expositions. Nous mettons en vue ce que nous avons comme biens culturels, mais aussi il y a des évènements culturels que nous accueillons au musée.

Tout cela, c’est pour vraiment montrer que le musée, ce n’est pas que le passé, mais c’est aussi le présent et l’avenir.

Libreinfo.net : Quelles sont les œuvres qui peuvent être conservées au Musée ?

Sabari Christian Dao : C’est vraiment important de le préciser parce qu’effectivement, ce n’est pas toutes les œuvres qui sont accueillies au Musée national. Au Musée national, nous avons la vocation de conserver les biens culturels des communautés du Burkina.

Pour répondre absolument à sa vocation nationale, il faut que tous les groupes ethnoculturels se retrouvent au Musée national. Et c’est ce que nous essayons de faire comme travail au niveau de nos collectes et de la conservation.

Donc, pour qu’une œuvre soit considérée comme œuvre de musée, il faut d’abord qu’elle ait un sens au sein de la communauté.

Tout part du lien que cette œuvre a avec sa communauté et du sens que la communauté donne à l’œuvre. Ce sont d’ailleurs les communautés qui décident de la valeur scientifique, culturelle et historique qu’ils accordent à leurs œuvres.

C’est sur ces valeurs que le Musée national se base pour faire un travail de collecte et de demande sous forme de prêt ou d’achat, souvent de don, que nous demandons ces œuvres aux communautés pour les conserver au Musée national au profit des générations présentes et à venir.

Ce sont vraiment ces critères principaux qui nous permettent d’avoir ce que nous avons ici comme collections.

Libreinfo.net : Justement, quelles sont les collections que vous avez à votre niveau ?

Sabari Christian Dao : Aujourd’hui, nous avons des collections ethnographiques, archéologiques et aussi contemporaines parce que le musée, comme, je le disais, ce n’est pas seulement l’ethnographique. Nous sommes en train de collectionner les œuvres contemporaines.

Comme, on le dit, ce sont ces œuvres contemporaines d’aujourd’hui qui deviennent le patrimoine de demain. C’est ce travail que nous sommes en train de faire et il y a aussi plusieurs autres collections que nous travaillons à avoir. Ici, nous avons actuellement 14 000 objets dans notre réserve.

Libreinfo.net : Quelle est l’œuvre la plus précieuse du Musée national ?

Sabari Christian Dao : Pour éviter certains regards sur notre Musée, on préfère ne pas trop communiquer sur ces aspects parce que nous avons des œuvres de grande qualité qui nous sont confiées.

Sinon, il y a des œuvres comme ce que nous appelons « Korobla » qui est une œuvre de la communauté sénoufo. C’est une tête de masque qui est très significative pour nous. Ce masque fait partie d’une de nos célèbres pièces et c’est un masque cracheur de feu. C’est vraiment une de nos œuvres principales que nous exposons de temps en temps.

Une vue partielle des expositions à l’interieur du Musée national du Burkina

Libreinfo.net : Dans ce contexte de crise sécuritaire, quel enseignement peut-on tirer des œuvres du Musée national ?

Sabari Christian Dao : C’est vraiment le rôle social utile du musée que vous évoquez parce qu’un musée doit aussi servir au développement et être au cœur de l’actualité, de la construction de la nation. En ce sens, nous avons le drapeau de la Haute-Volta qui a été remplacé par celui du Burkina.

Cela, par exemple, est un signe fort autour duquel nous pouvons créer une exposition pour montrer aux jeunes le combat qui a été mené depuis un certain temps jusqu’à maintenant et qui montre aussi la résilience de ce pays.

Il y a aussi des objets qui nous parlent de la reconstitution de la Haute-Volta en son temps avec les autorités coutumières et administratives.

Tout cela, c’est vraiment des moyens pour communiquer et montrer que c’est le moment de revenir vers nos valeurs. C’est également un thème de nos expositions. Ce sont les principales valeurs que nous avons essayé de voir dans toutes les communautés mais qui se recoupent de façon générale dans le pays.

C’est ce travail que nous essayons de faire au fur et à mesure avec tous les acteurs. En parlant de valeurs, je peux évoquer le cas des trésors humains vivants avec qui nous travaillons aussi pour qu’au Musée, il y ait des cadres d’échanges entre les jeunes et les personnes d’un certain âge qui sont détentrices de savoir. Vous savez que c’était le cadre idéal à travers les initiations. Actuellement, nous n’avons plus ces cadres.

Ils se font très rares et donc c’est à nous de réfléchir, de réinventer ces espaces de transmission, d’initiation et c’est ce que nous essayons de faire au Musée national à travers les trésors humains vivants mais aussi avec d’autres personnes qui ont des connaissances.

Vue de l’extérieur du Musée national du Burkina, en forme de Masque

Libreinfo.net : La France avait promis en 2021 de restituer des œuvres à des pays africains y compris le Burkina. Lesdits objets d’art ont-ils été acheminés au Musée national ?

Sabari Christian Dao : Oui ! Il faut dire que cette question revient à chaque fois. Mais, en réalité, c’est une question hautement politique. Quand le Président français Emmanuel Macron est venu au Burkina en 2017, il a fait cette annonce qui a fait bouger les musées surtout au niveau des musées européens, car ce sont eux qui détiennent le trésor africain.

Cela a fait bouger ces musées mais au fond, on se rend compte que c’était vraiment un coup politique parce qu’en réalité, le Président Macron, à la suite de son discours, a été bloqué à travers les textes de son pays.

Il y a des lois là-bas qui ne permettent pas de restituer les objets comme il se doit aux pays propriétaires de ces biens. Il se trouve que pour chaque cas comme celui du Bénin, il a fallu que l’Assemblée nationale vote une loi spéciale pour permettre de faire revenir ces trésors royaux que vous avez vus et qui ont été exposés au Bénin.

On s’est rendu compte qu’il y a ce principe d’inaliénabilité qui ne permet pas de donner les œuvres aux pays parce qu’une fois que l’œuvre est inscrite dans le registre d’inventaire en France, la loi dit que l’œuvre appartient à la France.

Vous voyez que c’est vraiment des discours politiques. Mais nous, en tant que professionnels des musées, nous avons saisi ce discours comme une opportunité parce que cela nous a permis de faire parler du musée au plus haut niveau.

Et nos chefs d’Etat et les autorités ont compris l’importance des musées, du patrimoine culturel. C’est en cela que nous avons apprécié plus ou moins ce discours qui a permis de mettre à jour nos problèmes dont nous parlions chaque fois aux responsables.

Libreinfo.net : Est-ce qu’il y a des objets d’art du Burkina dans d’autres pays dont le Musée national demande le rapatriement ?

Sabari Christian Dao : En ce qui concerne le Burkina, un comité national a été mis en place pour faire le point de tout ce qu’on pouvait trouver comme objets appartenant au Burkina dans les musées du monde entier.

Malheureusement, ce comité, qui était composé de professionnels et de chercheurs, est resté lettre morte. Et nous sommes en train d’en parler entre professionnels pour voir comment relancer les choses.

Bientôt nous allons travailler avec notre ministre de tutelle pour pouvoir faire avancer le dossier. Comme pour le Bénin, le Burkina doit pouvoir aussi accueillir quelques objets.

Libreinfo.net : Il était annoncé la construction d’un grand parc de loisirs au Musée national afin de contribuer à la mobilisation des populations. Où en est-on aujourd’hui avec le projet?

Sabari Christian Dao : C’est vrai, nous avons assisté à ce lancement en septembre 2023 en présence des autorités. Malheureusement, nous nous rendons compte aujourd’hui que les travaux n’avancent pas comme nous le souhaitons.

Actuellement, nous sommes en train de faire le point avec l’autorité pour voir quelle suite donner à ce dossier. Dans les jours à venir, vous allez avoir des informations plus détaillés sur ce projet.

Libreinfo.net : Quels sont les grands défis du Musée national actuellement ?

Sabari Christian Dao : Premièrement, ce sont les infrastructures. Le Musée national est bâti un site de 29,94 hectares qui a besoin d’accueillir des infrastructures qui répondent aux normes internationales.

Nous avons eu la chance d’accueillir dans nos locaux le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, qui a souhaité qu’on lui fasse des propositions dans ce sens.

Le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré en visite au musée national du Burkina

Nous travaillons actuellement avec le ministre d’Etat en charge de la culture pour que nous puissions avoir une grande salle d’exposition au Musée national, une salle multifonctionnelle qui nous permettra de montrer ce que nous avons comme trésor dans notre réserve et aussi nous avons d’autres projets infrastructurels notamment l’aménagement paysager et tout ce qui permettra de rendre attractif le Musée.

Le deuxième défi est de travailler à ce que les Burkinabè puissent avoir une culture muséale c’est-à-dire communiquer pour qu’un Burkinabè puisse se lever et venir au musée, le visiter comme il le fait quand il pense à écouter de la musique, à aller suivre un concert ou voir un film.

Nous souhaitons vraiment lancer une grande campagne de communication qui permettra aux Burkinabè d’avoir cette culture muséale et ce combat a déjà commencé. Et les résultats sont déjà visibles.

Le troisième défi pour nous est de permettre aux communautés de s’approprier le musée. Le musée, c’est d’abord pour les différentes communautés dont nous voulons que ce soit vraiment le cadre idéal où elles se retrouvent.

Je demande à tous les Burkinabè de venir au Musée national, de venir s’y ressourcer afin que nous puissions, ensemble, construire le musée qui rassemble et qui nous ressemble.

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