Au Burkina Faso, les fêtes de l’Ascension et du Ramadan ont été célébrées, le jeudi 13 mai 2021. A cette occasion plusieurs thèmes comme le pardon, la paix mais surtout la cohésion sociale ont été abordés dans les différents prêches par les guides religieux.
Par Tatiana Kaboré
Depuis plusieurs années, le Burkina Faso à mal à sa cohésion sociale. La situation sécuritaire et les conflits intercommunautaires enregistrés dans plusieurs localités du pays ont fini par porter un coup dur au vivre-ensemble et la cohésion sociale des populations. La célébration le même jour des deux fêtes chrétienne et musulmane a fait l’unanimité chez les leaders religieux qui ont tous tenu un langage de solidarité dans les lieux de cultes.
Invocations, prêches et bénédictions ont marqué la célébration de l’Ascension et de l’Aïd El Fitr, le 13 mai 2021. Les autorités religieuses ont axé leurs prêches sur la paix, la sécurité et la cohésion sociale. Les fidèles musulmans et chrétiens ont été appelés à cultiver le vivre-ensemble et à préserver le dialogue au sein des communautés.
L’Imam Tiégo Tiemtoré de l’Association des élèves et étudiants islamiques du Burkina (AEEMB) a expliqué que vivre ensemble, selon l’Islam, c’est aller à la rencontre de tous et de toutes, apprendre de l’autre, partager des valeurs universelles de l’espèce adamique. « Vivre ensemble, c’est être avec Dieu et vivre avec les hommes, au-delà de la couleur, de l’ethnie et des différences d’opinions » a-t-il assuré.
De son côté, l’abbé Richard Zongo de la paroisse Notre Dame des Apôtres de Ouagadougou, après avoir souhaité une très bonne fête aux fidèles musulmans, a relevé que cette coïncidence de l’Aïd El Fitr et de l’Ascension est un message fort lancé par Dieu invitant les populations à vivre en fraternité. « Nous devons cultiver l’amour, la paix et la cohésion sociale entre nous » a-t-il souhaité.
Le Cardinal Philippe Ouédraogo aux côtés des musulmans
L’autre fait marquant a été la présence du Cardinal Philippe Ouédraogo à la grande prière des fidèles musulmans à la place de la Nation de Ouagadougou. Le Cardinal Philippe Ouédraogo, au nom de la communauté catholique du Burkina, a tenu à accompagner la communauté musulmane dans la célébration de sa fête.
A l’occasion, le Cardinal s’est dit heureux de venir présenter ses vœux les meilleurs aux frères et sœurs musulmans.
Il a par ailleurs invité les fidèles chrétiens et musulmans à « être des bâtisseurs de l’espérance ». Le Cardinal Ouédraogo a appelé le peuple à détruire les murs de la haine, de la violence, de l’incompréhension afin de bâtir des ponts de fraternité, d’amitié et surtout de pardon.
Le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Clément Sawadogo, venu représenter le chef de l’Etat à la prière de l’Aïd El Fitr, s’est félicité de l’esprit de solidarité qui anime les différentes communautés religieuses du Burkina Faso.
« Le fait que le Cardinal Ouédraogo soit venu communier avec les musulmans est hautement symbolique. C’est une chance pour notre pays que nous devons préserver, car il faut que tous les croyants vivent en symbiose, dans la paix et dans la joie », s’est réjoui le ministre Sawadogo.