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Burkina Faso: on peut désormais « guérir » du cancer à Ouagadougou

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Le président du Faso, Roch Kaboré, a procédé le vendredi 9 avril 2021 à l’inauguration du Centre de radiothérapie du CHU de Bogodogo à Ouagadougou. Un centre réalisé au bout deux ans avec le soutien financier du Qatar. 

 

Par Frank Pougbila et Rama Diallo (stagiaire)

En 2018, le Burkina Faso a enregistré 11 643 nouveaux cas de cancer avec plus de 5795 décès, selon le chef de service oncologie et hématologie clinique au Centre hospitalier universitaire de Bogodogo, Pr Aboubacar Bambara. Par ailleurs, en 2014, l’Organisation mondiale de la santé a dénombré 6 200 cas de cancer au Burkina avec 12,3% et 21,6% pour, respectivement, le cancer du sein  et celui du col de l’utérus. L’OMS a indiqué que d’ici 2030, le monde pourrait atteindre 26,4 millions de nouveaux cas et 17 millions de morts.

Les cancers les plus fréquents au Burkina Faso sont ceux du sein, du col de l’utérus, de prostate, du foie, du poumon, du rectum, de l’estomac. Toutefois, pour les soins, le Burkina Faso ne disposait pas de centre de Radiothérapie qui consiste à détruire les cellules cancéreuses dans le corps du patient. Chose qui n’est pas sans conséquence. Pour la prise en charge, les patients sont dans l’obligation d’être évacués à l’extérieur faisant face à des coûts de soins variant entre de 2,5 millions à six millions de francs CFA.

Au regard de ces chiffres, le Burkina Faso veut pallier le mal qui constitue une santé publique. C’est pourquoi, le 6 avril 2019, le Burkina a lancé les travaux de construction de son premier centre de radiothérapie. D’une valeur de huit milliards, le centre a été financé par le royaume du Qatar par l’intermédiaire du Fonds qatari pour le développement. Le président du Faso, Roch Kaboré, avait, en juin 2020, visité le centre pour constater l’état d’avancement des travaux qui avait un délai d’exécution de 14 mois.

Le vendredi 9 avril 2021, l’unique centre de radiothérapie a été inauguré. Avec une capacité de prise en charge de 1 500 patients par an, ce centre permettra de traiter sur place plusieurs cas de cancers, notamment les cancers du col de l’utérus, de la prostate, du poumon, du rectum, de l’œsophage et de l’estomac. Pour le Porte-parole des bénéficiaires du joyau, Pr Ag Nayi Zongo, cette réalisation va permettre de réduire la morbidité et la mortalité liées au cancer. A l’entendre, c’est le fruit d’une longue attente qui s’est vu concrétiser. « Fini les tracasseries et les désarrois de nos populations », a-t-il lancé. Selon le Pr Zongo, cette infrastructure vient soulager et offrir des soins appropriés aux malades souffrant de cancer. Il a, donc, loué la résolution du problème géographique. Cependant, il s’est questionné sur la préoccupation financière. « Toutes les couches sociales bénéficieront-elles du même traitement quelques soient leur rang social ? », a-t-il interrogé. Il a souhaité que les autorités burkinabè subventionnent la chimiothérapie dont plus de 50% des malades sont dans le besoin.

Un centre de radiothérapie à Bobo-Dioulasso

Répondant à cette doléance, le ministre de la Santé, Pr Charlemagne Ouédraogo a réitéré l’engagement du gouvernement et du chef de l’Etat à faire de la santé pour tous une réalité. A l’écouter, la réalisation de ce centre est un devoir accompli. « La gratuité des soins, la construction des infrastructures sanitaire, les dons d’ambulances, l’élaboration d’un plan d’urgence pour la réhabilitation des hôpitaux sont des actions entreprises pour une santé de qualité », a dit le ministre. Il a promis la construction d’un centre de radiothérapie à Bobo-Dioulasso et l’opérationnalisation du centre cancérologique du CHU Yalgado Ouédraogo.

L’envoyé, de l’Emir du Qatar Tamim ben Hamad al-Thani, a salué l’ensemble des acteurs qui ont contribué à mettre à jour ce centre.  Il a promis de rester auprès du Burkina Faso pour d’autres projets.

Le coordonnateur du projet, Djakaridja Ouattara a fait savoir que le centre est composé du pôle administratif, consultation et celui de soin. Il a indiqué que le bâtiment à un mur d’épaisseur de deux mètres afin d’éviter que des particules ne sortent du local pour atteindre l’extérieur. Une curiethérapie, a-t-il confié, existe pour traiter le cancer du col de l’utérus, du sein et de la prostate. Un bloc d’anesthésie y est également, foi de M. Ouattara.  « En temps plein, on pourra traiter 60 patients par jour », a-t-il conclu.

Le centre de radiothérapie est situé au sein du centre hospitalier universitaire Bogodogo dans le secteur 30 de Ouagadougou.

www.libreinfo.net

 

 

 

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