Lors d’une conférence de presse tenue le 13 juin 2022 à Ouagadougou, le gouvernement a confié que le présumé massacre à Madjoari n’est pas fondé. Un massacre qui aurait eu lieu le 25 mai 2022 dans la province de la Kompienga, région de l’Est.
Par Nicolas Bazié
Le gouverneur de la région de l’Est, le colonel Hubert Yameogo avait pourtant annoncé le 26 mai 2022 dans un communiqué, que 50 personnes avaient été tuées par des hommes armés à Madjoari, dans la province de la Kompienga. La consternation s’était fait sentir sur la toile.
Cependant, le lendemain 27 mai 2022, la réponse du gouvernement est sans équivoque. Il indique que les opérations de l’armée dans la zone de Madjoari n’ont pas permis de retrouver des victimes.
Dix-sept jours après, soit le 13 juin, le gouvernement persiste et signe que le massacre n’est pas confirmé. « Le gouvernement invite tous ceux qui diffusent de façon hâtive, des chiffres, à attendre que l’armée fasse son travail, afin de nous permettre d’avoir un bilan réel », a déclaré le porte-parole du gouvernement Lionel Bilgo lors d’une conférence de presse.
Il laisse donc entrevoir une sorte de mensonge de la part de ceux qui ont affirmé qu’il y a eu une tuerie de civils à Madjoari. « 50 morts avaient été déclarés, lorsque l’armée est arrivée sur les lieux, il se trouve que les chiffres n’étaient pas exacts », ajoute Lionel Bilgo.
« Les chiffres n’étaient pas exacts » voudrait-il dire qu’il y a eu tuerie mais que le nombre de victimes n’est pas comme annoncé à l’avance ? L’on a l’impression que les autorités ne peuvent ou du moins ne veulent ni confirmer, ni infirmer le présumé massacre.
Le 3 juin 2022, lors d’un point de presse, le lieutenant-colonel Didier Yves Bamouni, commandant du Commandement des opérations du théâtre national (COTN) a tenu à préciser que, les opérations de ratissage de l’armée n’ont pas permis de confirmer le massacre de 50 personnes tuées à Madjoari, dans la région de l’Est.
Finalement, qui croire? Le gouverneur de la région de l’Est qui a donné dans un communiqué le bilan d’une cinquantaine de personnes tuées où les démentis du gouvernement et de l’armée? Dans tous les cas, la communication gouvernementale reste un défi à relever. Depuis 2016, date de l’avènement du terrorisme au Burkina Faso, la communication du gouvernement n’a jamais satisfait l’opinion burkinabè.
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