Le décret présidentiel du 14 novembre 2022 restructurant l’armée burkinabè a consacré la réorganisation du Commandement du théâtre national (COTN) créé sous le pouvoir précédent du lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba. Le COTN est désormais sous le commandement administratif du chef d’Etat-major général des Armées (CEMGA). Selon l’expert en stratégie territoriale, M. Kalifara Séré, cette institution est la cheville ouvrière de la nouvelle réforme de l’armée burkinabè.
Par Daouda Kiekieta
La restructuration de l’armée burkinabè opérée le 14 novembre 2022 par le capitaine Ibrahim Traoré, président de la Transition, chef de l’Etat a été positivement appréciée par bon nombre de Burkinabè, à l’instar de l’expert en stratégie territoriale, M. Kalifara Séré, qui parle d’une réforme « novatrice ».
Pour lui, cet acte est « la première bonne chose qui est faite depuis l’avènement du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR 2) ». Mieux, poursuit M. Séré, « la cheville ouvrière de cette réforme, c’est bien le Commandement des opérations du théâtre national (COTN) et il ne faut pas se tromper là-dessus ». M. Séré précise que le COTN est « notre ‘task force’, notre arme fatale contre le terrorisme ».
Selon le décret du président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, le COTN est désormais sous le commandement administratif du chef d’Etat-major général des Armées (CEMGA) et relève, pour le volet opérationnel, de l’autorité du chef d’état-major général adjoint des Armées (CEMGAA). Sous le pouvoir précédent du lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, le COTN rendait directement compte au chef de l’Etat.
Sa mission est de concevoir, organiser et soutenir les opérations entrant dans le cadre de la lutte contre le terrorisme sur l’ensemble du territoire national.
A en croire M. Kalifara Séré, expert en stratégie territoriale, si cette institution militaire fonctionne bien, « l’armée burkinabè a la chance de se réhabiliter aux yeux de la population et d’aller au-devant de grandes victoires qui seront saluées et célébrées ».
Par ailleurs, le décret a consacré la création de six bataillons d’intervention rapide (BIR). Ces bataillons « sont chargés d’intervenir le plus vite possible et le plus en avant en privilégiant la mobilité et la puissance de feu face à toute menace contre l’intégrité du territoire national. Ils assurent également les escortes de grands convois logistiques au profit des forces armées nationales ou de tout autre organisme ».
Sur ce point, M. Séré salue cette initiative. Il soutient que ces bataillons sont « des contenants, des réceptacles de la puissance de feu, de la capacité cinétique concentrée cumulative de nos forces armées nationales ».
Du reste, il suggère un habillage conforme de ces bataillons : « Il faut que les contenant portent des contenus justes, équitables, efficaces, fulgurants et à forts impacts’ ».