L’un des faits marquant dans la réorganisation de l’armée burkinabè opérée par le président de la Transition, Ibrahim Traoré, est la nomination des jeunes officiers, capitaines au commandement des régions militaires et des bataillons d’intervention rapide (BIR). Alors que des voix s’étaient levées pour demander aux officiers supérieurs et aux officiers généraux d’aller au front, Kalifara Séré, administrateur civil, se demande ce que fera le capitaine Traoré de ces derniers. Pour lui, il faudra une passerelle pour ces officiers supérieurs qui sont « si nombreux » dans le pays.
Par Daouda Kiekieta
« Aucune armée ne peut décapiter autant d’officiers et prétendre gagner une guerre », foi de l’administrateur civil, Kalifara Séré.
Tout en saluant la responsabilisation des jeunes capitaines, Monsieur Séré invite les autorités du pays « à trouver une place juste, productrice, efficace, porteuse et plus-value pour les officiers supérieurs et les officiers généraux ».
Pour ce faire, en plus de confier les postes de conseiller aux officiers généraux dans les différents chefs d’Etat majors, Kalifara Séré propose par exemple « la création des Etats-majors tactiques » à l’exemple du Japon pendant la Seconde guerre mondiale où « une série d’Etats-majors psychologiques, appelée des mentors, avait été créée pour stimuler et pousser les jeunes à arraisonner les navires et les portes avion » de l’ennemi.
« Il faut peut-être qu’autour de chaque groupement et au sein de chaque bataillon d’intervention rapide, que des officiers supérieurs et des officiers généraux jouent ce rôle psychologique et tactique très important », ajoute-t-il
M. Séré termine en invitant le capitaine Ibrahim Traoré à aller vers ses aînés (officiers supérieurs et officiers généraux ndlr) « pour présenter humblement ses excuses ».
« Que l’Etat-major imagine le système de puissant mentorat où les aînés sont au combat pour appuyer les plus jeunes dans des ordres et dispositifs différents mais utilement complémentaires. De leur côté, que les aînés fassent preuve de disponibilité et aussi de modestie, d’humilité et se mettent au service des plus jeunes. Cela va les honorer, les grandir et les faire passer à la postérité », conclue-t-il.
Le capitaine Ibrahim Traoré a créé six bataillons d’intervention rapide (BIR) dans un décret signé le 14 novembre 2022 et rendu public le 15 novembre. Les six batillons sont tous commandés par des Capitaines de l’armée burkinabè. En outre, certains capitaines sont nommés chefs de corps et d’autres au commandement des groupements des forces pour la sécurisation dans des régions du pays.