Un communiqué du gouvernement publié le 6 avril 2022, a indiqué que l’ancien Président Roch Kaboré a rejoint son domicile à Ouagadougou, et que des mesures seront prises pour assurer sa sécurité. Cette libération est le fruit de plusieurs semaines de demandes et d’exigences d’Organisations de la société civile, de personnalités politiques burkinabè et de chefs d’État de la CEDEAO.
Par Nicolas Bazié
L’on avait l’impression d’assister à une bataille médiatique de certaines Organisations de la société civile (OSC) de circonstances et de personnalités politiques, dans les appels à la libération du président Roch Kaboré. Après 2 mois et 14 jours passé en résidence surveillée, l’ancien président du Faso est enfin libre.
Un ouf de soulagement pour ceux qui réclamaient sa libération. C’est notamment le cas de Abdoulaye Mossé, ancien membre de l’ex parti au pouvoir (MPP) et président du Parti panafricain pour le salut (PPS), un nouveau parti politique.
Il déclare : « L’ultime vœux maintes fois exprimés publiquement et partout où nous pouvions, se réalise ce jour 6 avril 2022. Roch Marc Christian Kaboré est enfin libre de ses mouvements».
L’ancien vice-président de l’Assemblée nationale sous la bannière du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) ne s’arrête pas là. Il ajoute en ces termes : « Animé d’émotions et de joie immense, j’exprime toute ma satisfaction de le savoir dans des conditions meilleures de dignité et de respect dû à son rang».
Il dit fonder « l’espoir qu’en ces moments particuliers de l’histoire de notre pays, cet élargissement renforce la synergie de toutes les parties pour un Burkina Faso de paix et de relance durable ».
L’ancien ministre de la Jeunesse Salifo Tiemtoré, quant à lui, n’a pas voulu trop bavarder. « A Dieu la gloire ! Dieu est merveilleux ! », a-t-il écrit sur sa page Facebook.
Réagissant suite à cette libération, l’ancien maire de la commune de Ouagadougou Armand Bouindé n’a fait que rendre grâce à Dieu. « Nous rendons grâce à Dieu de savoir que le président Roch Marc Christian Kaboré a rejoint son domicile ce soir », a-t-il dit.
Restrictions de libertés
Aussitôt Roch Kaboré libéré, aussitôt son parti le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) s’est fait entendre au travers d’un communiqué. Le parti dit constater que l’ex Président subit toujours des restrictions de libertés.
Lesquelles restrictions de libertés qui ont poussé l’ancien parti au pouvoir (de décembre 2016 au 24 janvier 2022), a lancé un appel, aux autorités de la Transition, pour accéder aux différentes requêtes exigeant sa libération sans conditions.
« Renforcer la synergie de toutes les parties pour un Burkina Faso de paix », justement, c’est la raison avancée par toutes les personnes physiques et morales burkinabè, pour exiger la libération du Président Kaboré.
Au-delà des autorités politiques, coutumières, religieuses, et d’acteurs de la société civile ou de citoyens, des organisations sous régionales et internationales comme la CEDEAO et l’Union européenne (UE), avaient aussi demandé la libération de Roch Kaboré.
Ce qui montre à souhait, que le Président a bénéficié d’un soutien de taille. Est-ce cette pression qui a poussé les militaires au pouvoir à le libérer ?
Roch Libéré, moins de réactions
Cependant, cela fait 48h maintenant que l’ancien Président du Faso a recouvré la liberté. Curieusement, ni la CEDEAO, ni les chefs d’État qui exigeaient sa libération « sans condition » et « sans délai », n’ont réagi jusqu’à ce jour, après le communiqué du gouvernement qui a annoncé cette liberté.
Dans le même temps, l’on est tenté de dire que beaucoup de personnalités politiques burkinabè, ont décidé de ne rien entendre et de ne rien voir dans cette affaire. Un silence qui donne quand même à réfléchir.
Le 24 janvier 2022, l’ancien Président Roch Kaboré a été renversé par des militaires. Un coup d’État orchestré par le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba.
