Des habitants de Titao crient au secours, car manquant de nourriture pour survivre. La ville est coupée du reste du pays, un ravitaillement qui devrait sauver la population tarde à arriver. Cette province située dans la région du Nord du Burkina Faso est infestée, par des groupes armés terroristes qui y sèment la peur et la terreur.
Par Nicolas Bazié
Plus rien ne va à Titao (chef-lieu de la province du Loroum), la vie est dure. La nourriture est devenue rare à trouver et la population en souffre. Ne pouvant plus supporter cette situation, la coordonnatrice des femmes du Lorum , Aminata Porgo s’est confiée à Libreinfo.net.
« Cela fait deux semaines maintenant que nous entendons qu’il y a un ravitaillement qui arrive mais nous ne voyons rien. Les gens souffrent à Titao, il n’y a pas de nourriture, il n’y a rien », déclare-t-elle.
Aminata Porgo explique qu’avant, il y avait des produits mais les prix étaient à couper le souffle. Aujourd’hui toutes les boutiques sont fermées, ces produits sont finis malgré la cherté et la population est laissée à elle-même.
Dans cette situation complexe, les femmes sont contraintes d’aller en brousse, pour cueillir des feuilles, afin de pouvoir nourrir les enfants. « C’est de ça que nous vivons », dit-elle, ajoutant que là aussi, des femmes se font enlever par des groupes armés terroristes. « Si le ravitaillement dure encore, il arrivera trouver qu’il n’y plus de vie humaine dans la zone », soutient cette habitante de Titao.
Il n’y a plus rien au marché. Difficile aussi de se ravitailler dans les autres localités ou à Ouahigouya, chef-lieu de la région du nord à cause des nombreux risques sur les voies.
« Sauf l’hélicoptère de l’armée peut venir chez nous et repartir. Nous qui prenons la voie terrestre sommes obligées de rester terrer à la maison », fait savoir la native du Lorum qui indique que, même pour faire une simple bouillie, c’est très compliqué parce qu’il n’y pas de sorgho.
Les gens se dirigent maintenant vers les maïs grillés. Chaque fois, il y a une longue file d’attente qui s’étend sur des centaines de mètres et il y a tout temps la bagarre entre les clients.
«Si les terroristes ne nous tuent pas, c’est la faim qui va finir avec nous », a-t-elle lâché comme si elle avait perdu tout espoir. « Beaucoup de gens ont dû fuir Titao à leur risque et péril pour ne pas mourir de faim, mais nous, nous sommes restés par amour pour notre localité. Nous implorons les autorités de faire de leur mieux pour nous sauver », lance-t-elle.
À Titao, ville de la mare au phacochère, chacun prie Dieu pour ne pas tomber malade. En effet, les malades sont trop nombreux et il y a moins de soignants, soutient notre source qui poursuit que les agents de santé sont dépassés par le travail. « Aidez-nous, car la vie n’est pas facile ici dans la province du Lorum précisément à Titao », conclut madame Porgo.
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