Depuis début avril 2021, la commune rurale de Thiou est sous menace d’imposition de la Charia par des Hommes armées non-identifiés. Cette zone est située à 30 kilomètres de Ouahigouya dans la province du Yatenga, région du Nord et à dix kilomètres de Kôrô, la première ville malienne faisant frontière avec le Burkina.
Par la rédaction
Voila maintenant quatre ans que les villages riverains de la Commune rurale de Thiou, dans la province du Yatenga, région du Nord sont sous la menace terroriste. Chose qui a obligé certains villageois à se réfugier dans la commune de Thiou. Toutefois, selon une source de Libreinfo, depuis janvier 2021, un « semblant d’accord a été organisée avec des groupes terroristes à l’issue d’une journée dite de réconciliation». Cette « convention de cessez-le-feu » est initiée, explique la source, par quelques personnes ressources, dont des responsables des Volontaires pour la défense de la patrie et des personnes âgées de Thiou afin de soulager la souffrance des populations.
L’interlocuteur de Libreinfo a fait savoir que c’est sur la route de Kôrô que les terroristes ont été aperçus et ceux-ci ont manifesté le vœu de rencontrer le maire, le préfet, les VDP pour leur faire part de leur volonté de déposer les armes. « Ils ont dit qu’au départ, ce sont des blancs qui sont venus les doter d’armes afin de combattre pour la religion. Maintenant, ils sont allés pour combattre et quatre ans après, ce n’est plus la religion mais la drogue. Ils n’arrivaient pas à manger et leurs éléments mourraient parce qu’ils n’arrivaient pas à se soigner », a relaté la source.
Et de renchérir que ces combattants ont dit avoir répondu à l’appel du Président du Faso, dans lequel il a invité les burkinabè qui se sont levés contre leur pays à revenir pour la réconciliation et la cohésion sociale. A entendre l’informateur de Libreinfo, il y a sept mois, les véhicules ne transitaient par de Ouahigouya-Thiou pour Kôrô. Mais, suite à cet accord, les terroristes ont promis de ne plus menacer les populations. « Depuis janvier jusqu’à nos jours, l’accord est en marche. Je suis témoin du départ des véhicules et leurs retours en ville. Les groupes armés se sont faits représenter et leurs représentants ont reconnus que la plupart des combattants sont leurs enfants », a-t-il confié.
Cependant, depuis le début du mois d’avril 2021, un autre phénomène a vu le jour. La source a informé que chaque jour de marché de Thiou, des hommes armés se pointent dans les principaux carrefours et somment les femmes de se mettre en tenue noire et de se voiler. Quant aux terroristes les obligent à porter des pantalons coupés et à laisser la barbe avant d’accéder au marché. « Hier (ndlr : dimanche 18 avril 2021), on apprend dans l’après-midi, qu’une colonne d’Hommes armés ont quitté les villages voisins de Thiou en direction de Bidi-Mossi et sont allés attaquer Kombri. L’attaque de Koumbri, c’était pour créer des dégâts matériels, brûler les maisons, les boutiques et prendre le nécessaire pour la consommation », a-t-il estimé.
La source note que l’accord entre les deux parties n’est pas officiel, car le maire et le préfet n’ont pas assisté aux discussions. Au regard de cette nouvelle situation qui vient saper le calme qui régnait dans cette localité, l’interlocuteur de Libreinfo demande si c’est un autre groupe qui veut imposer la charia ou si c’est le même qui vient de trahir « l’accord ». « Cela effraie », a-t-il conclu.
