Le Pool bancaire qui a financé l’activité de Fasotex, repreneur de l’ex-Faso Fani basée à Koudougou, a fini par poursuivre la société FASOTEX en justice en réalisation des garanties consenties. Le procès a eu lieu le 6 avril 2021 au Tribunal de grande instance de Koudougou, province du Boulkiemdé, région du centre Ouest. Le jugement sans appel, a été en faveur du Pool bancaire (BCB, Ecobank).
Par La Rédaction
Décidément l’ex société Faso Fani dont le patrimoine a été cédé à la société Fasotex n’est toujours pas sortie de ses difficultés malgré les promesses du gouvernement à reprendre les activités. En effet, suite à une déclaration des autorités à l’orée de la campagne présidentielle (22 novembre 2020) de changer le site de l’ancienne usine Faso Fani, le pool bancaire a vite mis en branle sa machine judiciaire.
Depuis 2001, par suite d’un jugement du tribunal de grande instance de Koudougou prononçant la liquidation de la société Faso Fani, l’Etat burkinabè avait intervenu pour régler les dettes de Faso Fani, essentiellement vis-à-vis des employés et reprendre les actifs de Faso Fani.
En 2005, les opérations de liquidation ont été clôturées, encore sur jugement du tribunal de grande instance de Koudougou. La même année, l’Etat a cédé à 1 franc symbolique, les actifs de Faso Fani composés essentiellement des bâtiments qui abritent les usines bâtis sur deux sites de superficies respectives de plus 4 hectares et plus 25 hectares, ensembles les machines et d’autre part, des dortoirs des ouvriers construits sur une superficie d’environ 7 000 mètres carrés à une société dénommée FASOTEX.
A l’issue de cette cession au franc symbolique, la désormais héritière de Faso Fani, la société FASOTEX, s’est tournée vers un pool bancaire composé de la BCB et de l’ex-BACB (rachetée par Ecobank) pour le financement de ses activités en affectant l’ensemble des biens, notamment les immeubles en garantie des prêts accordés.
Cependant, les machines de la nouvelle société ne tourneront pas longtemps. En 2018, l’Etat burkinabè trouve un nouvel acquéreur, le groupe indien JAIN SHAWLS & MINNS pour racheter l’usine. Malgré les multiples protocoles signés entre les différentes parties, le groupe indien est resté inactif.
Fatigué d’attendre et par opposition au changement de site de l’ex Faso Fani, les banques ont porté l’affaire devant les tribunaux. Le 6 avril dernier FASOTEX et le pool bancaire a comparu devant le tribunal de grande instance de Koudougou. Au terme du procès, la justice a autorisé la vente des immeubles de FASOTEX. L’Etat burkinabè qui avait cédé à 1 franc symbolique ces biens de Faso Fani à Fasotex en 2005 après sa liquidation se voit contraint de les racheter à 1 885 194 127 francs. Ce prix, l’Etat est tenu de le débourser dans un délai de 20 jours soit au plus tard le 28 avril 2021.
Selon l’avocat du Pool bancaire, Sissili Conseils, si l’Etat n’arrive pas à payer le prix au bout des 20 jours, les immeubles de l’ex Faso Fani seront revendus aux enchères publiques : « si l’Etat, adjudicataire des biens, ne paie pas dans les 20 jours, les banques vont reprendre le processus judiciaire cette fois, contre l’Etat suivant la procédure de folle enchère » a dit Me Dieudonné Willy de la SCPA Sissili Conseils à Libreinfo.net. A partir de cette date, toute personne ou structure qui désire racheter les biens de Faso Fani est libre de les acquérir, soit directement devant le tribunal de grande instance de Koudougou à l’audience qui sera fixée à cet effet, soit avec les banques qui en deviendront propriétaire, à l’issue du processus.
Cette situation oblige l’Etat à un retour à la case départ, après avoir cédé un tel patrimoine à 1franc symbolique en 2005, il est contraint de le racheter en 2021 à plus d’un milliard huit cent quatre vingt cinq millions cent quatre vint quatorze mille cent vingt sept (1 885 194 127) FCFA voire plus car le gouvernement burkinabè avait déjà racheté les dortoirs de Faso Fani qui faisaient partie des garanties données aux banques à huit cent millions (800 000 000) FCFA pour abriter une cité universitaire.
Depuis des années, la réouverture de l’ex Faso Fani fait l’objet de promesses lors des campagne électorales par les hommes politiques afin d’attirer l’électorat de la région du Centre-Ouest.