Au Burkina Faso, les femmes qui jouent aux boules ne sont pas nombreuses. Nous avons rencontré quelques-unes à l’occasion de la 2è édition du tournoi de jeu de pétanque dénommé le « King ». Elles expliquent les raisons qui les ont poussées dans cet univers sportif dominé par les hommes, leurs difficultés et rêves.
Les motivations des femmes pour ce sport sont diverses et varient d’une bouliste à une autre.
Adama Zoungrana pratique le jeu de pétanque depuis plus de sept ans. Elle a participé à différentes compétitions au plan national.
Elle a débuté avec Wendyam, son premier club avant de démissionner pour « AJPP » où elle y joue actuellement.
Selon elle, tout est parti d’un rêve qu’elle a transformé en réalité. « Les débuts ont été difficiles. J’observais les hommes jouer. Une nuit, comme des songes ou des rêves, je me voyais en train de jouer aux boules et j’étais heureuse. » révèle Adama Zoungrana.
Le lendemain, elle dit en avoir parlé à des amis qui l’ont encouragée et « je me suis mise dedans», indique-t-elle, toute joyeuse.
Quant à Zemdé Ouoba, elle a été d’abord vendeuse ambulante lors des compétitions de pétanque. C’est de là que lui est venu l’envie de se lancer dans le jeu, il y a une dizaine d’années.
« J’étais vendeuse ambulante. Je suivais les joueurs de pétanque pour vendre. Et un jour, j’ai décidé d’essayer. Et c’est ainsi que c’est parti », explique-t-elle.
Pour sa part, Wendy Kiendrebeogo explique que son amour et sa passion pour le jeu de pétanque remonte à son enfance.
« J’avais entre 11 à 15 ans je crois. C’est un grand frère du quartier qui m’a motivée parce que je le suivais pour aller voir ses matchs. Et ça m’a donné l’envie de jouer. » dit-elle.
Notre interlocutrice, Wendy a débuté avec le « club Télespore » avant de rejoindre la « Liberté ». Actuellement, pensionnaire de « JPP club », elle se dit aguerrie.
Des difficultés
Wendy et ses deux camarades se sentent au milieu des hommes qui pratiquent le jeu de pétanque. Cela ne se passe pas sans difficultés.
Selon elle, « dès le début, ça ne me disait rien. Après cela, j’ai eu des difficultés avec des hommes mais avec la passion, j’ai pu surmonter.» dit-elle.
« Aujourd’hui, je vois des sœurs s’intéresser au jeu de pétanque et cela me rassure. Je vois que je ne serai pas seule à jouer à la pétanque. Je suis contente. Cela me motive à persévérer et m’encourage à jouer », dit-elle.
Mme Ouoba souligne qu‘«au milieu des hommes, ce n’est pas facile pour nous les femmes. Souvent, tu verras même des petits enfants (ndlr : garçons), te parler mal. Mais, il faut supporter », indique-t-elle.
Lors de la 50e édition des championnats du monde de pétanque tenue au Bénin du 08 au 17 septembre 2023, Wendy et Fati ont fait partie de la délégation des supporters burkinabè qui ont accompagné les Etalons Boulistes.
Une motivation supplémentaire pour leur seul rêve : remporter la coupe du monde.