Le ministère de la Communication en collaboration avec le ministère de la Sécurité a initié, une session de formation sur la communication en temps de guerre, au profit des gouverneurs des 13 régions que compte le Burkina Faso. Débutée ce 17 août 2023 à Koudougou, chef-lieu de la région du Centre-Ouest, cette session de formation placée sous le thème, «la communication de guerre : quelle approche régionale ?» va durer 48 heures.
Par Nicolas Bazié depuis Koudougou
La désinformation liée à certains enjeux géopolitiques « ne fait qu’enfoncer le clou» dans un contexte sécuritaire d’un pays comme le Burkina Faso, selon les autorités du pays. Et, le ministère de la Communication en est bien conscience surtout que « les réseaux sociaux constituent un laboratoire» de la production de « fausses informations».
« Cette situation est telle qu’il s’avère nécessaire de repenser la communication au niveau régional en vue de susciter le changement à différents niveaux», indique le gouverneur de la région du Centre-Ouest, Boubakar Nohoun Traoré, lisant le discours du ministre de la Communication Jean-Emmanuel Ouédraogo.
D’où l’organisation ce 17 août, d’une session de formation au profit des gouverneurs des 13 régions du Burkina Faso.
Pour y arriver, cela passe, selon le ministre, par l’écoute, le développement de la confiance, le partage des connaissances et des compétences, l’élaboration de politiques, la discussion et l’apprentissage pour des changements significatifs et durables.
Selon le ministre, il faut travailler à rassurer les « populations souvent désemparées, sur les actions menées par l’Etat pour libérer les localités sous le contrôle des groupes terroristes. »
La communication, pour Jean Emmanuel Ouédraogo « est essentielle à la bonne gestion de cette guerre qui nous est imposée ». Il explique que d’une part « citoyens en manque de repère attendent des informations fiables provenant des autorités compétentes» et d’autre part, « ils sont directement impliqués dans la résolution de la crise.»
C’est pourquoi le gouverneur doit être au diapason de la communication gouvernementale, a dit le ministre de la Communication. Il soutient que cette présente formation « s’inscrit dans la dynamique d’instituer une communication de proximité, entrant dans le cadre de la stratégie de la communication de guerre, élaborée par mon département.»
La gestion de l’information revêt un « enjeu crucial et les gouverneurs ont un rôle décisif à jouer », déclare le ministre Jean Emmanuel Ouédraogo dans son discours.
Plusieurs thèmes seront abordés au cours de ces échanges, avec pour objectifs de rappeler aux garants de l’autorité de l’Etat dans les régions, les enjeux de la communication dans le contexte actuel du Burkina Faso et les attentes du gouvernement à leur égard.
Ce sont le Pr Serge Théophile Balima, Moussa Sawadogo et Raphaël Kafando qui doivent administrer la formation. Le directeur de cabinet du ministre, Mamadou Dembélé est allé dans la même veine que le ministre en indiquant que les gouverneurs jouent un rôle prépondérant dans l’apaisement de certaines situations.
Pour le premier vice-président de la délégation spéciale de la commune de Koudougou, Jean-Urbain Kombasséré, « ceux-ci sont des acteurs de premier plan dans les régions qui peuvent impulser des changements dans cette lutte contre le terrorisme.».
« Je vous exhorte tous à saisir cette opportunité pour mieux promouvoir la cohésion sociale et le vivre-ensemble à travers la communication», a lancé Jean-Urbain Kombasséré à l’endroit des gouverneurs.
En initiant cette formation, le ministère, à travers la direction générale de la communication et des médias poursuit plusieurs objectifs : Ceux de renforcer « les capacités des gouverneurs afin de leur permettre de mieux communiquer, de déconstruire les messages de haine et de stigmatisation, et de sensibiliser les populations sur les valeurs de vivre-ensemble, la solidarité et la cohésion sociale entre les communautés.»
Pendant les 48h, les gouverneurs doivent proposer des approches de solutions de communication pour lutter contre l’extrémisme violent.
Le ministère de la communication attend également de ces derniers, des suggestions et des recommandations à même d’endiguer les problèmes liés à l’insécurité.