Le ministre de la Réconciliation nationale, Zéphirin Diabré a rencontré le lundi 23 août 2021 les membres de la Haute de Justice à Ouagadougou. Il est allé s’enquérir de l’état d’avancement du dossier du dernier gouvernement de Blaise Compaoré avant la chute de son régime le 31 octobre 2014. Au Burkina, la Haute Cour de justice est composée des députés de la législature en cours.
Par Tatiana Kaboré
Le lundi 23 août, le ministre en charge de la Réconciliation nationale, Zéphirin Diabré était dans les locaux de de la Haute Cour de Justice à Ouagadougou. Après son entretien avec la Haute Cour de justice, ces derniers ont laissé entendre que le dossier du dernier gouvernement de Blaise Compaoré est prêt pour être jugé.
Le dossier est « suffisamment avancé et est en état d’être jugé », a déclaré Dama Ouali, Procureur général près la Cour de Cassation. « Il n’y a plus d’actes judiciaires à poser. Il reste à fixer la date de concert avec tous les collaborateurs. On ne peut pas individuellement fixer une date », ajoute M. Ouali.
Les députés du Conseil national de transition(CNT)ont voté jeudi 16 juillet 2015 à Ouagadougou la mise en accusation de l’ex-président Blaise Compaoré devant la Haute Cour de justice pour «haute trahison» et «attentat à la Constitution».
Le dossier de jugement du dernier gouvernement de Blaise Compaoré a été ouvert le jeudi 27 avril 2017 par la Haute Cour de Justice. Les membres de ce gouvernement sont poursuivis pour « complicité d’homicide volontaire » et « coups et blessures volontaires ». En effet, la justice reproche aux différents ministres leur participation le 21 octobre 2014 au conseil extraordinaire des ministres. C’est lors de ce Conseil des ministres que le projet de révision constitutionnelle avait été adopté. alors que l’opposition et les mouvements de la société civile manifestaient contre la modification de la Constitution. Une manifestation qui a fait plusieurs morts et blessés.
Ledit gouvernement était composé de 34 ministres et dirigé par Luc Adolphe Tiao. Parmi ces ministres d’autres ont bénéficié d’un non-lieu car étant absents à ce conseil extraordinaire des ministres. Il s’agit de Clotilde Ky (ministre déléguée au Budget) et le Colonel Yacouba Ouédraogo(ministre des Sports).
Par contre d’autres ministres, eux ont été inculpés mais ils bénéficient tous de liberté provisoire avec interdiction de quitter le pays. Parmi lesquels, l’ancien Premier ministre Luc Adolphe Tiao, Amadou Diemdioda Dicko, ancien ministre délégué à l’Alphabétisation, Alain Edouard Traoré ,ancien ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Baba Hama, ancien ministre de la Culture, Jérôme Bougouma, ancien ministre en charge de l’Administration territoriale, Nestorine Sangaré ,ancien ministre de la Promotion de la Femme et bien d’autres.
Salif Lamoussa Kaboré, ancien ministre des Mines et de l’Energie , après avoir bénéficié d’une liberté provisoire a réussi à quitter le Burkina Faso pour repartir en Côte d’Ivoire d’où il était venu pour être arrêté par la justice. Depuis sa fuite après avoir bénéficié de la liberté provisoire, il vit en exil en Côte d’Ivoire avec Blaise Compaoré.
Blaise Compaoré fait partie également des accusés puisqu’à l’époque des faits il était le ministre de la défense nationale.
Assimi Koanda, ancien directeur de cabinet du président et ministre d’Etat chargé des affaires présidentielles lui aussi concerné est décédé le 1er juin 2021 à Abidjan.
Au Burkina, la Haute Cour de justice est constituée des députés dont le mandat est toujours en cours à l’Assemblée nationale. La Haute Cour de Justice est une juridiction compétente pour juger le président du Faso et les membres du gouvernement pour les actes commis dans l’exercice de leurs fonctions. Elle est composée de six députés élus par l’Assemblée nationale et de trois magistrats de grade exceptionnel, désignés par le président de la Cour de cassation.