Le premier ministre Albert Ouédraogo s’est rendu ce 1er mai 2022, sur la mine de Perkoa dans la province du Sanguié, région du Centre-Ouest. Il y a effectué le déplacement afin de constater le niveau d’avancement des opérations de sauvetage des huit (8) mineurs piégés dans la galerie, depuis maintenant près de deux semaines, après l’éboulement le 16 avril.
Par Nicolas Bazié
Huit jours après la visite d’une délégation gouvernementale sur la mine de Perkoa, suite à une inondation le 16 avril et à plusieurs centaines de mètres de profondeur, le premier ministre Albert Ouédraogo y est allé ce 1er mai.
La pression se multiplie sur les responsables de la mine de zinc de Perkoa, pour accélérer les travaux de sauvetage, afin de sauver les huit mineurs coincés sous terre depuis maintenant 15 jours.
Le Premier ministre a estimé qu’il y a eu des tâtonnements dès les premiers moments de l’incident et il n’y a pas eu non plus un dispositif de sécurité sérieux.
« Ce qui s’est passé est le résultat d’une certaine irresponsabilité des responsables de la mine, parce qu’il y a eu un certain nombre d’actions qui ont été entreprises quelques jours avant l’incident, notamment des dynamitages sur la mine à ciel ouvert, qui ont fragilisé la galerie et favorisé cette inondation », a déclaré, sur un ton grave, le chef du Gouvernement.
Depuis l’éboulement de la mine, les efforts de sauvetage sont restés infructueux. Le premier ministre et sa délégation ont rassuré les parents des mineurs, que « ceux qui sont dans la galerie sont des Burkinabè et le gouvernement gère cette crise avec toute la rigueur qu’il faut ».
Albert Ouédraogo est allé plus loin en indiquant que « ce qui s’est passé à Perkoa pose la problématique de la sécurité au travail et sur bien d’autres sites et ça interpelle le gouvernement quant aux mesures à prendre pour renforcer le contrôle de la sécurité au travail et la prévention des risques professionnels ».
Au terme de cette visite, le premier ministre a dit ne pas être rassuré quant à la possibilité de retrouver ces huit mineurs vivants. Il s’est dit encore plus inquiet de la situation de ces travailleurs, même si l’espoir reste permis.
Dans tous les cas, le chef du gouvernement Albert Ouédraogo a confié qu’une enquête judiciaire a été déclenchée et que des mesures conservatoires ont été prises, pour empêcher les premiers responsables de la mine, de quitter le pays et des instructions ont été données fermement au ministre de la sécurité pour cela.
Après avoir discuté avec les responsables de la mine, Albert Ouédraogo a rencontré les représentants des travailleurs, mais aussi et surtout les membres des familles des victimes qui ont invité les autorités à mettre tout en œuvre, pour retrouver les mineurs. Ils ont aussi déploré le système d’information de la mine qui ne leur permet pas d’avoir des informations sur les opérations de sauvetage, au jour le jour.
Cette visite fait suite à un tollé général dans l’opinion burkinabè, depuis le 14e jour de l’inondation. Une chaîne de soutien moral et de solidarité s’est développée sur la toile. Une première mission gouvernementale s’était déjà rendue sur le site de la mine de Perkoa le 23 avril, pour constater les fouilles des galeries.
Les noms des mineurs coincés dans la mine souterraine de Perkoa sont : Bama Charles, Bationo Aimé Charles, Bationo Jean Noël, Bayala Hervé, Bayala Isaïe, Bayala Thierry, Marco Bwire et Nune Ndondje.