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Burkina-insécurité : Pourquoi cette grosse épine sur le pied du peuple burkinabè ?

C’en est trop. Qu’est-ce qu’ils veulent ? Au Burkina Faso, personne n’est maintenant à l’abris du terrorisme. L’attaque du convoi minier de SEMAFO, le 6 novembre 2019, dans l’Est du pays est évocatrice. Depuis le 15 janvier 2016 jusqu’à ce jour, c’est un ensemble d’attaques qualifié de ‘’terroriste’’ qui a évolué pour rendre tout le monde aujourd’hui vulnérable.

Ils ont commencé par s’attaquer aux lieux fréquentés par de nombreux occidentaux au centre de Ouagadougou, au Burkina Faso. L’on se souvient de l’attaque de Cappuccino et de l’hôtel Splendid, intervenue le 15 janvier 2016. Après cette attaque terroriste revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), les commentaires tendaient à dire qu’elle visait les expatriés. L’attaque du Café Aziz Istanbul le 13 août 2017, plus d’un an après, a davantage réconforté les tenant de ces commentaires.

Après ces agressions terroristes au centre de Ouagadougou, s’en est suivie une série d’attaques contre l’état-major général des armées, les commissariats de police, les brigades territoriales de gendarmerie et les détachements militaires dans certaines localités du pays. A ce « changement de cible », les réactions, comme un effet de bandwagon montraient que les assaillants s’en prenaient aux Forces de défense et de sécurité.

Comme si les attaques terroristes contre les cibles précédentes n’ont pas produit les effets escomptés, les groupes terroristes ont changé de cible et s’en ont pris aux communautés à travers des assassinats de chefs coutumiers et de leaders communautaires, des responsables religieux, chrétiens et musulmans, dans le nord et le centre-nord du pays. Yirgou, l’attaque d’une église protestante à Silgadji, et d’une autre catholique à Dablo sont entre autres, des exemples.

Maintenant, ce sont des habitants de certains villages dans le nord et le centre nord du Burkina Faso qui sont menacés par ces groupes armés, et par peur d’être tués, ils désertent lesdits villages pour se retrouver dans les sites de déplacés internes à Barsalgho, Foubè et Kelbo et récemment à Kongoussi.

Le dimanche 8 septembre 2019, 29 personnes perdaient la vie dans une double attaque terroriste dans le centre-nord. La première, c’est un camion de transport qui a sauté sur une mine artisanale et la seconde, c’est un convoi de tricycles, transportant des vivres du programme alimentaire mondial (PAM) en direction de Kelbo pour les déplacés internes, qui a été attaqué. Les analystes en son temps, évoquaient une erreur de cible car depuis bien longtemps, les forces du mal s’en prenaient aux convois des FDS, soit par embuscade ou par engins explosifs improvisés.

Mais les terroristes, viennent de déjouer toutes ces théories dans cette attaque du convoi minier de SEMAFO le 6 novembre 2019, qui a fait officiellement 38 morts (bilan provisoire) et des dizaines de blessés puis d’autres portés disparus.

Ces barbaries avec de multiples cibles donnent à penser. Que veulent-ils au juste ? utilisent-ils la population comme moyen de pression contre l’ordre politique actuel ? Que cache le gouvernement ? Quelle stratégie de résilience des populations face à cette situation ? L’étau se resserre de plus en plus, et l’on ne peut s’empêcher de renouveler ces questionnements. Derrière ces attaques terroristes tout azimut mais bien organisées, se cache-t-il une tête pensante ? Le choix des cibles n’est pas fortuit.

Les raisons de cet acharnement des terroristes semblent jusque-là, ne pas être connues si l’on se fie aux multiples propositions pour faire face au mal qui ont survenu après l’attaque du convoi de SEMAFO. Si le chef de l’État, le président Roch Kaboré parle de recrutement de volontaires pour défendre la patrie, le président en exercice du CDP, Eddie Komboïgo, lui, propose dans une lutte lettre ouverte au président Kaboré, la libération des soldats de l’ex-RSP incarcérés, pour défendre le pays. Il dira ceci dans sa lettre « permettez que les éléments du RSP aillent au front pour défendre le Burkina dans cette guerre que vous qualifiez d’asymétrique et dont vous ignorez les combattants et leurs raisons. Ce qui prime c’est que cette guerre s’arrête parce qu’elle a fait de nombreuses victimes qui sont nos frères et sœurs. » En déclarant donc que le président Roch Kaboré ignore les combattants et les motifs de cette guerre asymétrique qu’ils imposent au Burkina Faso, l’on comprendrait que les raisons et les auteurs des attaques terroristes contre le Burkina ne sont pas connus.

Pourtant, si les assaillants s’attaquent aux symboles de l’État, cela signifierait qu’ils reprochent quelque chose au système de gouvernance en place. Et que dire de l’interview du président Roch Kaboré à la chaine allemande, Deutsche Welle, en marge de sa visite en Allemagne les 20 et 21 février 2019, dans laquelle il déclarait avoir communiqué avec des leaders terroristes qui lui réclamaient des moyens roulants commandés avec son prédécesseur. Et que dire également de la déclaration de Simon Compaoré, président par intérim du MPP,qui déclare ceci sur 3TV le 16 novembre 2019: « Nous avons des informations sur les forces du mal qui travaillent contre notre peuple parce qu’ils ne sont pas contents qu’il y ait changement d’équipe ». C’est donc dire si l’on reste sur le tempo de cette interview et de cette déclaration, que l’ennemi du Burkina Faso serait connu. Si tel est le cas, pourquoi ne pas procéder à son démantèlement ou aller tout simplement au dialogue pour sortir le pays de cette terreur?

A cette étape de l’évolution des questions sécuritaires, où tout le pays est touché à son for intérieur, ne serait-il pas nécessaire d’étudier cette affaire de conversation au sujet de véhicules commandés avec l’ex-président Compaoré mais également la déclaration de Simon Compaoré? Ces attaques terroristes à répétition sont-elles l’expression de colère des assaillants liée au niet du président Kaboré ? Ou c’est juste un plaisir pour ces groupes armés à déstabiliser le Burkina Faso ? L’on ne saurait répondre à cette question. Mais, il doit bien avoir des raisons à tout cela. A ces heures de souffrance du peuple burkinabè, autant les efforts populaires tendent à débarrasser le pays de cette grosse épine enfoncée sur la plante de son pied depuis janvier 2016, autant tous, veulent savoir pourquoi le pays est-il devenu la proie des hommes armés qui endeuillent tous les jours les Burkinabè.

Siébou Kansié

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