Le Burkina a célébré le 22 juin 2024 à Bobo-Dioulasso, la Journée nationale de l’arbre (JNA) sous le thème « Arbre, capital de résilience pour un développement endogène ». A cette occasion, Libre info a recueilli des avis de citoyens sur cette journée, ce dimanche 22 juin 2024 à Ouagadougou.
Au Burkina, l’agriculture et l’élevage dépendent des ressources naturelles. Les arbres ne sont pas seulement des éléments décoratifs du paysage mais aussi des piliers de substance et de biodiversité.
Malheureusement, les effets néfastes des changements climatiques, aggravés par les pressions anthropiques, dégradent continuellement les ressources naturelles.
Face à cette situation catastrophique, des citoyens louent la célébration de la Journée nationale de l’arbre (JNA). C’est le cas de l’étudiant en sciences de la vie et de la terre de l’Université Joseph Ki-Zerbo, Rasmané Dermé.
Pour lui, la Journée de l’arbre, c’est d’abord montrer le lien existant entre l’arbre et les être vivants. « Il faut montrer à la population l’importance de l’arbre, car dans la journée, la plante capte le gaz carbonique et nous donne en retour de l’oxygène », explique-t-il.
Il en est de même pour l’enseignant Lassina Son. La Journée de l’arbre, selon lui, est importante en ce sens qu’elle prône l’utilité de l’arbre en tant qu’être vivant important pour l’écologie.
« Les autorités doivent amener la population à prendre conscience de la protection de l’arbre pour le bien-être de tous, d’où la nécessité de la sensibilisation », indique M. Son.
Cette JNA, pour le fonctionnaire Aboubacar Dama doit servir à éduquer le public sur l’importance des arbres pour l’environnement, la biodiversité et la qualité de l’air.
«L’Etat devrait encourager les communautés à planter et à entretenir les arbres. Et promouvoir les efforts de conservation des forêts et des espaces verts», fait-il savoir.
Les arbres, poursuit-il, améliorent la qualité de vie en offrant de l’ombre et réduisent la chaleur urbaine à travers la fourniture des espaces de loisirs.
Certes, ils sont nombreux à féliciter le gouvernement pour cette célébration. Mais d’autres citoyens estiment qu’il y a d’abord des préalables avant cette journée. Il s’agit, par exemple, de la sensibilisation faite avant la JNA.
Selon le pépiniériste Issa Sékoura, la célébration de la Journée de l’arbre est une très bonne chose. Toutefois, les autorités auraient dû échanger avec les pépiniéristes, par exemple. «Nous aurons voulu être associés, car nous sommes aussi des acteurs du domaine», suggère-t-il.
Pour lui, l’utilité des arbres n’est plus à démontrer. « Nous n’avons plus besoin qu’on en parle. Tout le monde le sait. Ce n’est pas le fait de planter qui compte, mais c’est l’entretien. Certaines autorités ont mis en terre des plantes, mais après quelques années, si on repart sur le terrain, c’est une déception », souligne-t-il.
Selon Issa Sékoura, ce n’est pas le nombre d’arbres à mettre en terre le problème. «Il faut qu’on aille au-delà du folklore pour qu’après la plantation des arbres, nous puissions les entretenir. La bonne période pour planter, c’est pendant la chaleur (à partir du mois d’avril)», conseille-t-il.
Quant au pépiniériste Soumaila Pacéré, il n’était pas au courant de l’existence d’une journée nationale de l’arbre. «Certes, ils ont fait des communiqués. Mais on aurait dû le savoir si, par exemple, ce jour, nous avions plus d’achats de plantes», dit-il.
Il demande à l’Etat de prendre en compte tous les acteurs du secteur. Pour lui, il n’y a pas de jour ou de mois favorable pour planter un arbre même si beaucoup de personnes attendent la saison pluvieuse pour le faire. «L’arbre n’a besoin que d’entretien pour vivre», fait-il savoir.