La 6è édition du Camp Cibal du mouvement Balai citoyen s’est tenue du 28 au 30 Septembre 2023 à Ouagadougou et a réuni environ 200 jeunes venus des 13 régions du pays. Occasion pour ces participants d’échanger sur la situation nationale, notamment sur la démocratie, la citoyenneté et la lutte contre la corruption.
C’est sous le thème : « Participation citoyenne de la jeunesse au suivi des politiques publiques dans un contexte de régime militaire de transition et de crise de la démocratie » que s’est tenue la 6è édition du Camp Cibal de cette année 2023.
Elle a réuni près de 200 jeunes et a coïncidé avec la célébration des 10 ans d’engagement du mouvement Balai citoyen en faveur de la démocratie participative et de la justice sociale.
Ce qui a permis aux cibals et cibelles tout en réfléchissant sur le thème central de faire également le bilan des 10 années d’existence de leur mouvement.
Dans leur rapport qui a sanctionné les trois jours de travaux, il est fait mention que le Balai Citoyen a joué un rôle important dans la vie politique du Burkina Faso. Et qu’il a été à l’origine de la chute du président Blaise Compaoré en 2014.
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Dans ce même rapport, il est donné de lire qu’au plan sécuritaire «les résultats sont encore loin de ce que le discours a laissé espérer à l’avènement du MPSR,» Néanmoins le rapport reconnaît qu’il y a eu des efforts qui ont été faits.
«Nous notons avec satisfaction que les capacités offensives de nos forces combattantes ont été améliorées avec des acquisitions importantes de matériels de guerre mais également l’augmentation des effectifs militaires et l’engagement à leurs côtés de volontaires pour la défense de la Patrie (VDP) dont les effectifs ont également été relevés.»
Quant au plan social et économique, les participants à cette 6è édition du camp cibal ont déploré : «la crise sécuritaire qui touche durement les Burkinabè s’accompagne d’une crise sociale marquée par le renchérissement du coût de la vie.»
Mais ils ont salué: «la politique de mobilisation de fonds endogène pour financer la guerre” qui de leur point de vue «est une attitude de souveraineté qui mérite d’être saluée à sa juste valeur.»
Le mouvement Balai Citoyen se félicite aussi de «l’initiative de l’actionnariat populaire.» Mais marque une opposition, lit-on dans leur rapport en ce que: «La multiplication des poches de taxation au profit de l’effort de guerre, qui n’est pas accompagnée par la création de richesses, impacte fortement le pouvoir d’achat des Burkinabè et aggrave la vulnérabilité économique des ménages ainsi que des petites unités de productions économiques.»
Sur le plan des libertés, les cibals et cibelles constatent hélas que : «d’une manière générale, des enlèvements et des disparitions forcées sont régulièrement enregistrées.
Plusieurs leaders civils, activistes et militaires sont portés disparus sans que les autorités ne manifestent un intérêt quelconque sur leur sort. La liberté d’expression et de la presse ont connu des reculs jamais atteints.»
Dans son discours de clôture, le porte parole du mouvement Balai Citoyen, Eric Kinda est revenu sur le sujet. Voici ce qu’il en a dit : «La liberté d’expression et de la presse ont connu des reculs jamais atteints.
Depuis l’avènement du MPSR, la liberté de manifestation ou de réunion tout simplement est reconnue exclusivement aux organisations de la société civile qui proclament leur soutien au MPSR2».
Ils ont fait quelques recommandations comme «la nécessité pour les autorités de la Transition d’instaurer un cadre national de dialogue qui repose sur la raison, la clairvoyance, la précision et la sagesse.»
Selon le Balai citoyen : «ce cadre, désigné sous le nom de «conférence nationale souveraine », ne peut être couronné de succès que s’il est dirigé de manière incontestable par des entités morales dignes de confiance et des légitimités sociales intègres qui dépassent les affiliations institutionnelles et politiques.»
A cela les cibals et cibelles ont suggéré que les «autorités de la Transition doivent intensifier les efforts pour répondre de manière urgente et efficace aux besoins des personnes déplacées internes, en veillant à leur sécurité et à leur accès aux services sociaux de base. Assurer le retour sécurisé des PDI»
Ils soutiennent aussi que le gouvernement «doit mettre en place des mesures pour atténuer l’impact économique de la crise sécuritaire sur les populations, notamment en veillant à ce que les politiques d’effort de guerre n’affectent pas excessivement le pouvoir d’achat des citoyens.»