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INSD enquête chômage
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L’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) a organisé, ce jeudi 10 avril 2025 à Ouagadougou, un atelier de présentation des résultats de l’Enquête nationale semestrielle sur l’emploi (ENES) et de l’Enquête nationale de base sur l’emploi et le secteur informel (ENB-ESI). Selon les données recueillies, les femmes demeurent les plus touchées par le chômage et ce, quel que soit leur milieu de résidence. 

La question de l’emploi reste une préoccupation majeure au Burkina. Pour mieux cerner les dynamiques du marché du travail, l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) a mené une série d’enquêtes dont les résultats ont été dévoilés ce jeudi 10 mars 2025 à Ouagadougou.

À travers un atelier de présentation, l’INSD a livré les conclusions de deux études phares : l’Enquête nationale semestrielle sur l’emploi (ENES) et l’Enquête nationale de base sur l’emploi et le secteur informel (ENB-ESI). Ces données offrent un diagnostic détaillé de la situation actuelle de l’emploi au Burkina.

Selon les résultats, la population en âge de travailler, définie comme l’ensemble des personnes âgées de 16 ans et plus, représente 52,6 % de la population totale, soit environ 11 077 630 individus. Cette proportion atteint 55 % chez les femmes contre 50 % chez les hommes.

L’INSD note que la part de la main-d’œuvre augmente avec l’âge jusqu’à l’âge adulte, avant de décliner chez les personnes âgées (65 ans et plus), quel que soit le sexe. Ainsi, la participation au marché du travail est de 67,6 % chez les jeunes (16-35 ans), de 82,1 % chez les adultes (36-64 ans), et chute à 44,9 % au-delà de 65 ans.

Selon les données, 13,1 % de la main-d’œuvre nationale est soit au chômage, soit considérée comme une main-d’œuvre potentielle, c’est-à-dire disponible mais ne recherchant pas activement un emploi.

Les statistiques de la population en emploi
Les statistiques de la population en emploi

Le taux de chômage s’établit à 3,5 % au niveau national. Cependant, de fortes disparités existent entre les zones urbaines et rurales : seulement 1,4 % de chômage en milieu rural contre 10 % à Ouagadougou, 9 % à Bobo-Dioulasso et 7 % dans les autres centres urbains. Ces écarts soulignent l’ampleur des difficultés d’insertion professionnelle en zone urbaine.

Un chômage fortement féminin

L’enquête révèle également que le chômage touche davantage les femmes. À Ouagadougou, 12,6 % des femmes sont sans emploi contre 7,6 % des hommes. En milieu rural, l’écart demeure, bien que plus faible : 1,7 % chez les femmes contre 1 % chez les hommes. Ce constat appelle à des politiques ciblées en faveur de l’autonomisation économique des femmes.

 

Les jeunes en première ligne

 

Les jeunes de 16 à 35 ans sont les plus touchés par le chômage, avec un taux de 5,4 % contre 1,4 % chez les adultes de 36 à 64 ans. Là encore, les jeunes femmes sont les plus affectées, avec un écart de 2,4 points de pourcentage par rapport à leurs homologues masculins.

Pour éclairer davantage la lecture de ces données, Rodrigue Maré, chef du Service des statistiques sociales à l’INSD, a rappelé quelques définitions clés. L’emploi concerne toute personne ayant travaillé au moins une heure durant la semaine de référence, dans une activité rémunérée ou lucrative.

L’emploi informel est caractérisé par l’absence d’au moins une condition légale de travail comme la couverture sociale, les congés de maladie ou les congés annuels payés.

Le sous-emploi se manifeste lorsque des travailleurs souhaitent exercer davantage d’heures, mais que leur volume horaire reste inférieur à un seuil déterminé.

Rodrigue Maré, chef du Service des statistiques sociales à l’INSD
Rodrigue Maré, chef du Service des statistiques sociales à l’INSD

Le chômage, quant à lui, touche les personnes sans emploi, en recherche active et disponibles pour travailler. Enfin, la main-d’œuvre regroupe l’ensemble des personnes en emploi ou au chômage. On parle de main-d’œuvre potentielle lorsqu’il s’agit de personnes disponibles mais qui ne cherchent pas activement un emploi.

Sur le plan méthodologique, le Directeur général adjoint de l’INSD, Bernard Béré, a précisé que l’ENES1 est une enquête permanente par panel, conduite du 30 octobre au 30 novembre 2024.

L’échantillon comprend 3 675 ménages répartis sur 308 zones de dénombrement issues de l’ENB-ESI. Cette approche permet de produire des données représentatives à l’échelle nationale selon quatre strates : Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, les autres zones urbaines et le milieu rural.

le Directeur général adjoint de l’INSD, Bernard Béré
le Directeur général adjoint de l’INSD, Bernard Béré

Concernant le financement, Bernard Béré a souligné que : « Ce que nous avons pu réaliser comme enquête a été financé par l’État burkinabè avec la contribution de la Banque mondiale. Parce que, comme vous le savez, la question de l’emploi est stratégique et il faut vraiment mettre les moyens nécessaires pour avoir des indicateurs pertinents. »

Il a également ajouté que : « Pour cette année 2025, nous allons continuer de bénéficier de l’appui financier de la Banque mondiale, bien sûr avec la contribution de l’État. Nous avons pris les dispositions pour assurer la pérennité de ces enquêtes semestrielles. »

Par ailleurs, il a annoncé la création d’un Centre d’appel destiné à faciliter les enquêtes téléphoniques. « Nous avons pu mettre en place un Centre d’appel pour faire des enquêtes par téléphone. L’idée, c’est qu’avec le temps, on puisse alléger le budget de ces enquêtes semestrielles via ce canal. »

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