À la cérémonie de clôture de la 10e édition du Festival international de la liberté d’expression et de la presse (FILEP), le ministre de la Communication Jean Emmanuel Ouédraogo est revenu sur la «liberté», ce mot qui semble être le plus utilisé ces derniers jours au Burkina Faso.
Par Nicolas Bazié
« Face à la volonté de certains dirigeants de contrôler l’information, de museler la presse, d’instaurer la pensée unique, les journalistes africains que nous sommes n’avons d’autres choix que de nous battre, de résister (…). Comme le dit si bien le professeur Joseph Ki Zerbo, naa laar, an sara, si nous nous couchons, nous sommes morts ». C’est une déclaration faite par le président du comité d’organisation du FILEP 2023, Inoussa Ouédraogo.
Face à la presse, la réponse du ministre burkinabè de la Communication Jean Emmanuel Ouédraogo est sans appel: « Il n’y a pas de liberté dans un pays qui n’est pas libre». Le ministre va plus loin en se voulant assez précis : « Il y a des lignes rouges qui sont fixées et sur ces lignes rouges, nous sommes fermes ».
Et d’insister : « Il est illusoire de penser à une liberté qui puisse surnager dans un pays qui n’est pas libre. Il est illusoire de penser qu’on peut avoir une sorte de journalisme hors-sol qui peut survivre ou qui peut continuer à s’exercer de façon normale dans les conditions d’un pays qui est en guerre. La première menace au Burkina contre les libertés d’expression et de presse, c’est le terrorisme, c’est la principale menace ».
Pour lui, si la 10e édition du FILEP a pu se tenir, c’est parce qu’il y a des hommes et des femmes qui sont en premières lignes et qui meurent au quotidien dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Jean Emmanuel Ouédraogo dit comprendre et partager les inquiétudes des uns et des autres. Mais, fait-il savoir, «la liberté pour laquelle nous devons tous nous battre, c’est celle de notre pays».
«Quand je parle de liberté, c’est le simple droit à la vie», a ajouté le ministre de la Communication qui indique que: « Nous avons des concitoyens qui n’ont plus le droit à la vie parce que des terroristes se plaisent à tuer des civils».