Le magistrat, M. Antoine Kaboré a dédicacé le 25 novembre 2022 à Ouagadougou, son premier ouvrage intitulé «Le métier de procureur ».
Par Nicolas Bazié
C’est un livre, qui, tout au long de ses 170 pages, présente le Procureur, les missions qui lui sont assignées, les règles et principes qui gouvernent son action, le rapport qu’il entretient avec le ministre de la justice et les officiers de police judiciaire, les auxiliaires de justice que sont les notaires, les huissiers de justice et officiers d’état civil.
En plus, au-delà des compétences en matière pénale de ce dernier, Antoine Kaboré qui est l’auteur du livre fait découvrir les compétences (du procureur) parfois méconnues du grand nombre, notamment, en matière civile.
A la page 46 du livre, l’homme qui a dirigé les affaires juridiques et les contentieux au ministère de l’environnement pendant trois ans, a tenté de lever le lièvre sur ce qu’il a appelé, « la guerre de polices ». Entendez par là, la concurrence entre les différents acteurs chargés d’enquêter sous la direction du procureur du Faso. Il s’agit spécifiquement de la police judiciaire et de la gendarmerie.
Magistrat depuis 2005, Antoine Kaboré montre qu’il arrive parfois que les officiers de police judiciaire (OPJ) disposent d’éléments concernant un dossier et qu’ils refusent de partager avec la gendarmerie et vis versa.
Il ne devrait pas avoir cette guerre ouverte entre eux, déclare cet ancien procureur près le Tribunal de grande instance de Ouagadougou, parce qu’elle a pris une certaine allure, au point même de faire échouer ou de piétiner certaines enquêtes.
Il trouve que les parquets doivent développer leurs capacités en mettant en place des équipes d’enquêtes et pouvoir les coordonner, de sorte à briser les barrières qui peuvent exister entre les différents corps.
«J’en appelle à une concurrence saine des polices afin de nous aider à avancer dans la lutte contre le crime», lance le procureur Kaboré, auteur du livre.
Dans «Le métier du procureur», l’auteur n’a pas manqué de parler des revendications internes du corps de la magistrature.
À la page 77, par exemple, il écrit que ces revendications ont permis de faire des réformes au niveau des parquets, dont l’une permet au ministère public de mettre en exergue son pouvoir d’auto saisine.
L’autre changement fondamental, c’est le fait que les parquets ont désormais cette capacité à exercer des poursuites dans les milieux (des affaires, des acteurs politiques) qui étaient jadis, plus ou moins non inquiétés, ajoute le procureur Kaboré.
L’auteur qui était aussi secrétaire général du Syndicat autonome des magistrats burkinabè (SAMAB) salue donc, cette réforme qui a permis selon lui, une déconnexion entre les parquets et le ministère de la justice. En clair, les parquets ne sont plus soumis à l’autorité du ministre de la justice. Une première, dit-il.
«Le métier de Procureur» est donc un ouvrage mis à la disposition des praticiens, des théoriciens et de tous ceux qui s’intéressent à cet important pan de la vie judiciaire. Il a été dédicacé par les Éditions Téminiyis.