La Journée nationale de la liberté de la presse (20-Octobre) est célébrée ce 21 octobre 2024 par le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ). La célébration de cette année est placée sous le thème «Ne brisons pas le rempart : alerte sur la mise à mort du journalisme ». Le thème est tiré de l’éditorial n°5 du 31 août 1993 de feu Norbert Zongo (fondateur du jour L’Indepédant), intitulé «Ne brisons pas le rempart».
Par Prisca Konkobo
La presse vit des jours difficiles au pays des Hommes ommes intègres. Néanmoins, la célébration de la Journée qui lui est consacrée ne passe pas inaperçue. En effet, le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) a célébré ce 21 octobre la journée nationale de la liberté de la presse.
Malgré les nombreux défis auxquels les organes de presse et les journalistes sont confrontés, le président du Comité de pilotage du CNP-NZ, Guézouma Sanogo, estime qu’on peut toujours parler de liberté de presse au Burkina.
«On peut toujours parler de liberté de la presse. Les lois sont là, même si elles ont été fortement modifiées. (…) Les conditions se sont fortement dégradées en ce qui concerne le métier de journalisme, mais il y a encore un minimum. Et nous allons nous accrocher à ce minimum », a-t-il indiqué.
«Il faut sauver la presse burkinabè !»
Le 31 août 1993, feu Norbert Zongo (fondateur du jour L’Indepédant), dans son éditorial intitulé «Ne brisons pas le rempart», interpellait les autorités et l’opinion à soutenir la presse et à ne pas la juger sans chercher à la comprendre.
La célébration de cette année au Burkina placée sous le thème «Ne brisons pas le rempart : alerte sur la mise à mort du journalisme », a tout son sens selon Guézouma Sanogo.
«Nous sommes dans un contexte où beaucoup de personnes jugent la presse et les médias sans chercher à comprendre les mécanismes par lesquels la presse fonctionne», dit-il.
Il appelle, par conséquent, l’autorité, les citoyens, les journalistes, les défenseurs des droits humains, à sauver la presse burkinabè qui est en difficulté. Elle est en proie, selon Guézouma Sanogo, aux lois répressives, aux attaques, aux enlèvements, etc.
Le 3 mai dernier, à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le Centre national de presse Norbert Zongo a publié son rapport annuel de l’Indice de la liberté de presse (ILP) au Burkina. Cet indice, pour le compte de l’année 2023, est de 1,96 sur 4. Une note peu reluisante.
Mais, on peut s’attendre à pire, selon Dr Cyriaque Paré, paneliste du jour. «Quand on regarde les choses en face, l’évolution des secteurs des médias au cours des mois qui ont précédé ne montre en rien une amélioration de la situation. Je ne pense pas que la note pourrait changer», déclare-t-il.
Il décrit une mauvaise compréhension du rôle des médias. «Les médias sont des outils qui permettent aux citoyens d’être informés, d’être des citoyens responsables, de comprendre, de décider de s’engager en connaissance de cause. Ils permettent à l’Etat de droit de fonctionner de façon correcte».
Des panels seront animés au cours de la journée autour du thème central. Pr Mahamadé Sawadogo est charge du sous-thème «L’opinion publique et la presse d’hier à aujourd’hui à la lumière de la pensée de Norbert Zongo ».
Dr Cyriaque Paré développera de son côté le thème « Le numérique et les médias sociaux : alliés ou ennemis de la presse traditionnelle ».