Le Burkina a retiré le permis d’exploitation de la mine d’Inata le 8 février 2023 lors du conseil des ministres. C’est la deuxième fois que le gouvernement retire le permis d’exploitation industrielle de la grande mine d’or de la Société des mines de Belahourou (SMB) SA située à Inata, dans la province du Soum, dans la région du Sahel.
Par Nicolas Bazié
La Société des mines de Belahourou (SMB) SA de BALAJI Group connaît des problèmes de gestion ayant entraîné des cumuls de dettes vis-à-vis de l’Etat et des travailleurs. C’est en substance la justification avancée par le gouvernement pour le retrait du permis d’exploitation industrielle de la mine d’or d’Inata.
En conseil des ministres le 8 février 2023, le gouvernement a indiqué que pour soutenir cette société,« l’Etat a conclu un protocole d’accord pour la restructuration de sa dette ».
Dans cet accord, poursuit le gouvernement burkinabè, la société s’est engagée à payer à l’Etat la somme de 4 285 903 102 F. CFA, au titre des droits fixes et la somme de 300 880 228 F. CFA, au titre des pénalités.
« Le premier paiement qui était prévu au plus tard le 30 juin 2021 n’a pu être honoré par cette société minière dont les installations et les équipements ont également été saisis par sa banque » lit-on dans le compte rendu du conseil des ministres.
Le permis de la mine d’Inata retiré deux fois
Cela fait la deuxième fois que l’Etat burkinabè annonce le retrait du permis d’exploitation industrielle de cette société minière.
Le mercredi 13 octobre 2021, le conseil des ministres avait adopté un rapport relatif à un décret portant retrait du permis d’exploitation de la SMB SA.
Le gouvernement d’alors avait précisé que cela faisait suite « à son incapacité technique et financière à honorer ses engagements vis-à-vis des créanciers et des travailleurs de la mine d’or ».
L’Alliance pour la défense de la Patrie (ADP) avait même, dans une déclaration, exhorté l’Etat « à retrouver un repreneur sérieux susceptible de redémarrer l’exploitation avec pour préalables d’éponger les dettes sociales et de sauvegarder les postes des travailleurs ».
Cette organisation de la société civile invitait également le gouvernement « à employer toute la rigueur possible sur la situation d’autres mines en souffrance ».
Le drame à la mine d’Inata au Burkina
C’est sur cette mine d’or d’Inata que 57 personnes dont 53 gendarmes et 4 civils ont trouvé la mort le 14 novembre 2021, suite à une attaque terroriste. Cette attaque avait marqué plus d’un Burkinabè.
En vue d’élucider les faits, l’ancien Président du Faso, M. Roch Marc Christian Kaboré avait commandité une enquête. Le rapport de l’enquête lui avait été remis avant sa chute le 24 janvier 2022. Certains responsables de la hiérarchie de la gendarmerie avaient été relevés de leurs fonctions.
Du côté de la justice, le procureur militaire avait, à travers un communiqué, annoncé des poursuites judiciaires contre X. Jusqu’à nos jours, rien n’a filtré concernant le rapport de l’enquête sur ce drame.