« Laylatoul Qadr » ou la nuit du Destin en langue arabe a été célébrée dans la nuit du 17 au 18 avril 2023 dans plusieurs localités du Burkina Faso, par les fidèles musulmans à quelques jours de la fin du mois de Ramadan.
Par Daouda Kiekieta
Il est presque 23h le 17 avril. Des musulmans, homme et femme, vêtus de leurs boubou ou de leurs hijab (voiles) prennent, d’assaut la cours du Salon International de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) dans la capitale burkinabè.
Ils sont venus célébrer la « nuit du Destin » organisée au SIAO par le Cercle d’études, de recherches et de formation islamiques (CERFI).
La « nuit du Destin » ou «Laylat-Al-Qadr » en langue arabe est une veillée d’adoration organisée chaque année la nuit du 26e au 27e jour du mois de Ramadan.

Durant cette nuit, les péchés antérieurs sont pardonnés, les invocations sont exaucées, indique El Hadj Hamidou Yaméogo, président du CERFI, citant les versets du Coran.
« C’est une nuit qui vaut mille mois d’adoration selon les dispositions expresses du Saint Coran. La quête de cette nuit en vaut donc la peine », a indiqué El hadj Yaméogo.
Après la cérémonie d’ouverture et la lecture du Coran, place aux prières et aux invocations. C’est le pavillon Soleil levant du SIAO qui accueille ces milliers d’âmes venus rechercher la miséricorde d’Allah (Dieu).
La paix et la Sécurité au centre des invocations
Dans un contexte national marqué par la crise sécuritaire, les musulmans placent la paix et la sécurité au centre de leurs prières.
« Nous avons assez souffert. Il faut que dans la communion et la conjugaison de nos invocations, nous puissions confier ce pays à Dieu afin que le Burkina puisse renouer avec sa paix, recouvrer sa sécurité, son vivre-ensemble et renouer avec son développement économique » souligne président du CERFI.
Monsieur Daouda Kirakoya est un fidèle musulman et par ailleurs directeur général des impôts du Burkina. Avec son tapis de prière sur ses épaules, il estime que c’est une grâce d’Allah de vivre cette « nuit de Destin » qui a beaucoup de mérites.

« Nos invocations prioritaires sont d’abord pour notre nation. Que la paix règne dans tout le pays et dans nos cœurs, pour que nous puissions nous réconcilier et affronter notre destin commun » ajoute M. Kirakoya.
Habillée en hijab blanc, Adja Awa Traoré dit avoir beaucoup de vœux au cours de cette nuit. « D’abord c’est la sécurité. Ensuite je prie pour mes enfants, mes amis et proches afin qu’on puisse se retrouver dans les années à avenir pour le jeûne ».
De son côté, Rafiatou Sini, fidèle musulmane et étudiante en pharmacie, souhaite « un changement dans les cœurs des Burkinabè ». «Je souhaite que la paix revienne au Faso, je souhaite l’union et l’entente entre les musulmans » implore Rafiatou Sini.

A l’occasion de cette nuit organisée par le CERFI et l’Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina Faso (AEEMB), des jeunes lauréats d’un concours de lecture du Coran ont reçu des récompenses.
