La Plateforme des Associations de Défense des Droits de l’Homme (PADDH) a appris, avec stupéfaction, le recours en annulation de la décision N°2023-024/ARCEP/CR, fixant les conditions et modalités applicables aux offres permanentes et promotionnelles des opérateurs de téléphonie mobile au Burkina Faso.
Par Nicolas Bazié
C’est un rétropédalage que la Plateforme des Associations de Défense des Droits de l’Homme (PADDH) semble ne pas apprécier du tout. « Ces opérateurs de téléphonies mobiles ont attaqué la décision dans la forme et le fond, aux motifs que l’ARCEP a outrepassé ses prérogatives pour fixer les prix en détails, en défaveur des consommateurs», lit-on dans un communiqué de la Plateforme des Associations de Défense des Droits de l’Homme (PADDH).
En effet, les opérateurs de téléphonie avait exigé «un délai de 180 jours pour appliquer la décision» sur les nouveaux tarifs de la connexion internet, des SMS, etc. Surprise, ils sont revenus sur leur parole, en introduisant un « recours en annulation de la décision fixant les conditions et modalités applicables aux offres permanentes et promotionnelles des opérateurs de téléphonie mobile au Burkina Faso.»
Ce 20 août, la coalition PADDH dit être « étonnée, d’autant que la décision de l’ARCEP est le fruit d’un processus participatif et inclusif, car tous les acteurs ont été consultés».
« La PADDH dénonce, avec la dernière énergie, la posture des opérateurs de téléphonie mobile, plus que du dilatoire pour gagner du temps et se soustraire de leurs obligations, pour continuer à pressurer et exploiter le plus longtemps possible les consommateurs burkinabè», peut-on lire dans le communiqué.
La coalition a tenu à préciser que « les frustrations des utilisateurs des services de communication électronique viennent du fait que les offres promotionnelles sont arrachées, sans tarification claires, les bonus ne permettant pas de faire des appels et d’envoyer des SMS entre les réseaux, la supercherie autour des délais de consommation des multiples offres, la médiocrité des services et leurs coûts, paradoxalement élevés, comparaison faite avec la sous-région.»
Et d’appeler « les autorités gouvernementales et administratives à prendre les mesures conservatoires au regard de la gravité des violations des lois et des règlements, relevés par les récentes études de l’ARCEP et la montée des plaintes des consommateurs.»
La PADDH semble ne pas vouloir baisser les bras. Elle a annoncé qu’elle va explorer « toutes les voies de recours en justice pour le respect des droits des consommateurs burkinabè. Elle invite donc le juge à dire le droit, rien que le droit, au besoin, en tenant compte de sa propre expérience de consommation des services de communication électronique au Burkina Faso.»
Déjà, elle appelle au boycott de Telecel Faso, Moov Africa et Orange Burkina.