Le festival international de la liberté d’expression et de la presse 2023 est officiellement lancé. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée ce mercredi 18 octobre 2023 à Ouagadougou. Ceci, en présence du Président de l’Assemblée législative de Transition et du vice-ministre de la communication de la Namibie, Audrin Marthe, pays d’invité d’honneur à cette 10e édition.
200 festivaliers venus de 33 pays prennent part à la 10e édition du Festival international de la liberté d’expression et de la presse (FILEP) à Ouagadougou. Quatre jours durant, du 18 au 22 octobre 2023, journalistes et acteurs des médias vont réfléchir sur le thème : « Médias, conflits et cohésion sociale en Afrique ».
Dans sa déclaration le président du comité d’organisation de la 10e édition du FILEP, Inoussa Ouédraogo a dit sa reconnaissance aux partenaires pour leur soutien à la tenue effective de ce rendez-vous biennal.
Il a évoqué les difficultés dans lesquelles les journalistes travaillent dans certains pays en Afrique et en particulier le Burkina Faso. Il a mis en exergue, entre autres entraves à l’exercice de la profession, les intimidations, les menaces de mort, les restrictions et les violations des droits d’accès à l’information et la fermeture de médias.
Selon lui, la haine contre les médias et les journalistes au Burkina Faso est telle que « certains vont jusqu’à appeler à les guillotiner. Des théories conspirationnistes salissant la réputation de journalistes et de défenseurs des droits humains sont ventilées à longueur de journée ».

C’est pourquoi, le président du comité d’organisation de cette 10è édition du FILEP, Inoussa Ouédraogo, explique que le Festival international de la liberté d’expression et de la presse est l’occasion de partager et de capitaliser des expériences, de prendre des résolutions et de dénoncer les violations des droits des journalistes.
Il poursuit en affirmant qu’il faut interpeller les décideurs et les populations sur la nécessité de défendre la liberté d’expression et de la presse consacrée par les textes fondamentaux au niveau national et international.
A cette cérémonie, Inoussa Ouédraogo a rappelé que cette 10e édition coïncide avec la célébration des 25 années d’existence du centre national de presse Norbert Zongo.
C’est donc l’occasion pour lui de rendre un vibrant hommage aux devanciers qui ont travaillé à consolider les bases du centre national de presse Norbert Zongo à travers le renforcement de la démocratie et l’élargissement des espaces de liberté au Burkina Faso.
Il a cité notamment Jean Claude Méda et Cheriff Moumina Sy avant de regretter que Tiergou Pierre Dabiré et Justin Coulibaly ont été rappelés à Dieu. L’ONG Média Fundation for West Africa et son fondateur le professeur Karikari ont été également cités.
A cet effet, des attestations et des trophées ont été décernés au professeur Karikari, à Jean Claude Méda et à Alidou Ouédraogo élevés au rang d’ambassadeur de libertés individuelles et collectives.
Sur la loi organique portant fonctionnement du Conseil supérieur de la communication (CSC). Le président du comité d’organisation, Inoussa Ouédraogo a interpellé le Président de l’Assemblée législative de la Transition, Dr Ousmane Bougouma sur la volonté de l’exécutif de vouloir tronquer la loi sur le CSC.
« Permettre que le Président du Faso nomme directement le Président du conseil supérieur de la communication sera un grave recul au moment où d’autres pays de la sous-région se battent pour être au stade où nous sommes au Burkina Faso avec un CSC dont le président est élu par ses pairs conseillers » indique-t-il.

Il a rappelé au Président de l’Assemblée législative de la Transition qu’il revient à son institution de mesurer le poids historique d’un tel recul et « surtout dans un contexte de Transition, censé être la période des réformes progressistes et audacieuses ».
Pour sa part, le Président de l’Assemblée législative de la Transition, Dr Ousmane Bougouma s’est réjoui de la tenue de cette 10e édition malgré les difficultés. « La Représentation Nationale est consciente des difficultés des journalistes et des médias, la situation économique des entreprises de presse, avant même le marasme lié à la crise actuelle, était déjà très difficile » a-t-il fait savoir.
Sur la question relative à l’accès à l’information : « Nous nous ferons votre porte-voix auprès de l’exécutif et dans toutes les instances africaines et internationales auxquelles nous avons toujours accès », a promis le Président de l’Assemblée législative de la Transition, Dr Ousmane Bougouma.
Après la cérémonie d’ouverture, le colloque a débuté par une conférence inaugurale animée par l’un des pères fondateurs du FILEP, le professeur Kwamé Karikari du Ghana.
