Le Centre d’Etudes et de Recherche-Action pour le Développement Économique et Social Intégré (CERADESI) a organisé ce vendredi 13 octobre 2023 un atelier de restitution et de validation de l’étude sur l’état des lieux de l’accès des couches vulnérables aux services de santé dans quatre communes de la région du Plateau-Central.
Par Daouda Kiekieta
Au Burkina Faso, l’accès aux services de santé reste un défi majeur pour les populations surtout les couches vulnérables.
Dans la région du Plateau-Central notamment dans les communes d’Absouya, d’Ourgou-Manega, de Boudry et de Mogtédo, ce sont les ruptures des médicaments qui constituent l’un des casse-têtes pour les usagers des services de santé publique, obligeant ces derniers à faire recours à la pharmacie privée.
C’est du moins ce que révèle une étude commanditée par le Centre d’Etudes et de Recherche-Action pour le Développement Économique et Social Intégré (CERADESI), avec le financement de l’UNICEF. La restitution de l’étude a eu lieu ce vendredi 13 octobre au cours d’un atelier à Ouagadougou.

L’étude qui a été réalisée par le Cabinet District management conseil international (DMCI) fait ressortir des difficultés financières rencontrées par les populations vulnérables notamment le coût élevé de l’hospitalisation et des médicaments. Et ce, malgré la gratuité des soins pour les enfants de 0 à 5 ans et les femmes enceintes.
«Il y a également le temps d’attente dans les services de santé publique et un pourcentage élevé de recours aux services de santé privée. Ce qui veut dire que malgré la gratuité des soins, il y a toujours des problèmes d’accessibilité des soins», explique le consultant Saidou Ouédraogo, directeur du Cabinet DMCI.
Selon le président du conseil d’administration du CERADESI, Moussa Sissao, en dépit des réformes et des efforts consentis par le pays, en particulier dans la promotion des services sociaux de base, le déficit persiste du fait, d’une part, de la forte demande consécutive à la croissance démographique rapide, d’autre part, à des possibilités d’offres très limitées.

«Ainsi, le pays reste confronté au défi de la répartition inéquitable des ressources publiques surtout en faveur des groupes sociaux les plus défavorisés, notamment les femmes et les enfants.», soutient Moussa Sissao.
C’est pourquoi, le CERADESI travaille à promouvoir la bonne gouvernance économique et financière, à travers la conduite de la présente étude qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du « Projet d’intervention multisectorielles de santé, nutrition, protection de l’enfant et de politique sociale basée sur l’approche centrée sur l’humain dans le plateau central ».
Cependant, l’étude fait ressortir des aspects positifs comme la proximité des services de santé publique aux populations des quatre communes concernées et l’engouement autour de ces services grâce à l’instauration de la gratuité des soins.
«Il ressort que plus de 80% des personnes interrogées ont accès au service à moins de 30 mn. Ce qui veut dire qu’il n’y a pas un problème d’accès géographique des structures de santé publique» indique Saidou Ouédraogo, directeur général du cabinet DMCI.

Parmi les recommandations formulées par l’étude, on note entre autres l’amélioration de l’accès géographique des soins à travers la réhabilitation des routes dégradées, la facilitation des évacuations sanitaires en dotant des structures des ambulances suffisantes.
«Pour ce qui est des ruptures de médicaments, nous avons formulé des recommandations pour que le ministère de la santé prenne des mesures idoines pour minimiser cela » poursuit le consultant.
Pour sa part, le CERADESI réaffirme sa disponibilité à accompagner l’ensemble des acteurs, le ministère, les collectivités territoriales, les partenaires techniques et financiers, à la mise en œuvre de ces recommandations.
«Il s’agit de voir avec d’autres partenaires comment mobiliser les financements pour que la mise en œuvre de ces recommandations ne rencontrent pas de difficultés, parce qu’il y a des étapes qui vont nécessiter des financements» souligne Moussa Sissao, président du conseil d’administration du centre.
Le Centre d’études et de recherche-action pour le développement économique et social intégré est une association à but non lucratif qui relève des organisations de la société civile.
Il développe une expertise dans les domaines de la gouvernance économique, de la protection des groupes spécifiques, de l’appui-conseils et de l’accompagnement des OSC, de l’Etat et ses démembrements.
